Gala de l'ADISQ : l'année de Daniel Bélanger et des Cowboys Fringants
Le Journal de Montréal
C’était l’année de Daniel Bélanger. Ç’a aussi été celle d’Alexandra Stréliski, Kanen et Les Cowboys Fringants. Alors que les trois premiers ont tous remporté deux Félix dimanche soir, au 45e Gala de l’ADISQ – le dernier animé par Louis-José Houde –, les Cowboys ont soulevé et ému la foule en repartant avec le trophée du Groupe de l’année.
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Il était passé 22h quand le nom des Cowboys Fringants a résonné, dimanche soir, confirmant leur victoire. La foule de la salle Wilfrid-Pelletier s’est alors levée d’un bond.
Jean-François Pauzé, Marie-Annick Lépine et Jérôme Dupras se sont rendus sur la scène, accompagnés des musiciens qui les suivent en tournée. Il y avait un absent de taille : le chanteur Karl Tremblay, sagement resté chez lui avec ses deux filles.
Le combat que ce dernier mène contre le cancer a touché la province en entier. L’été dernier, le groupe s’est produit dans près d’une dizaine de festivals, marquant entre autres l’histoire avec un concert devant 90 000 personnes au Festival d’été de Québec.
En ouverture de gala, Louis-José Houde avait d’ailleurs dédié la soirée à Karl Tremblay. « J’aimerais que cette célébration soit à l’image d’un spectacle des Cowboys : digne, forte, fière et festive. »
« Je veux saluer Karl, qui est à la maison avec nos deux filles, a dit Marie-Annick Lépine. [...] Depuis 27 ans, les Cowboys, on essaie de toucher les gens, d’aller les chercher dans leur sensibilité, mais aussi leur humour. Depuis quelques mois, c’était à votre tour de nous toucher par vos mots d’une grande tendresse, vos encouragements. [...] Après 27 ans ensemble, je pense qu’on est une vraie famille. »
Du côté des autres gagnants, Daniel Bélanger a ajouté deux autres Félix à sa belle récolte annuelle – il en avait remporté trois dans les autres galas, mercredi.
« Dans la vie, comme au hockey, on n’a pas un succès intermunicipal comme le mien sans travail. C’est pour ça que je m’étonne de recevoir ce Félix », a-t-il dit, après l’avoir emporté dans la catégorie Auteur ou compositeur de l’année.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
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