Gains russes dans l’Est ukrainien, Kiev appelle les troupes de Moscou à la reddition
Radio-Canada
Les forces russes ont revendiqué vendredi de premiers gains dans l'est de l'Ukraine après une série de revers cinglants sur plusieurs fronts, mais Kiev semblait garder l'initiative, appelant les soldats russes à choisir la reddition.
Au même moment à Oslo, le Nobel de la paix récompensait le militant bélarusse emprisonné Ales Beliatski, l'ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, un prix hautement symbolique en pleine guerre en Ukraine.
Sur le terrain, signe de la confiance gagnée par les Ukrainiens après le succès de leur contre-offensive, le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a promis de garantir la vie, la sécurité et la justice aux militaires russes qui choisiraient de se rendre.
Vous pouvez encore sauver la Russie de la tragédie et l'armée russe, de l'humiliation, a-t-il lancé, alors que les défaites ont poussé le président russe Vladimir Poutine à mobiliser plusieurs centaines de milliers de personnes dans l'armée.
Moscou a de son côté annoncé avoir engrangé ses premiers gains – trois villages dans l'Est ukrainien – après avoir perdu des milliers de kilomètres carrés de territoires sur plusieurs fronts ces dernières semaines.
Selon les séparatistes prorusses qui combattent aux côtés des troupes de Moscou, les villages d'Otradivka, de Vessela Dolyna et de Zaïtsevé sont désormais sous contrôle russe. Le ministère russe de la Défense avait déjà annoncé la capture de Zaïtsévé, la veille, dans son bilan quotidien.
Ces trois villages sont situés au sud de la ville de Bakhmout qui est, elle, sous contrôle ukrainien. L'armée russe tente de prendre depuis des mois la zone, jusqu'à présent sans succès.
Présents à Bakhmout vendredi, des journalistes de l'AFP ont entendu le son de tirs d'artillerie lourde et de lance-roquettes multiples dans le centre de cette ville, qui comptait 70 000 habitants avant la guerre.
Des rafales occasionnelles de mitrailleuses étaient également audibles. Un bénévole civil du groupe humanitaire Vostok SOS, Edouard Skorik, 29 ans, a raconté à l'AFP que des combats de rues ont eu lieu près de sa maison, de l'autre côté de la rivière Bakhmouta.