Gagner du terrain sur l’insécurité linguistique
Radio-Canada
C’est bien tombé! En plein Mois de la francophonie, j’ai participé à un événement qui s’est presque entièrement déroulé en français, malgré un contexte anglais dominant.
J’ai été impressionné par la qualité des témoignages. Les entendre en français avait de quoi me rassurer face aux craintes sur la santé de cette langue en Alberta.
Ce n’était ni à La Cité francophone ni dans un endroit qui tient habituellement ses activités en français, mais dans un salon funéraire.
Souvent, dans ce genre d’endroit, ce qui me frappe, c’est le manque d’audace des gens pour s’exprimer en français.
Si les intervenants ne parlent pas complètement en anglais, ils feront leur possible pour offrir une traduction complète à des anglophones censés avoir du mal à suivre.
Je n’ai pas eu souvent la chance de voir l’inverse. Quand des anglophones sont aux commandes, la minorité francophone ne s’attend pas à avoir son traducteur.
Ce constat reflète, à mon avis, des malaises à plusieurs niveaux, à commencer par un inconfort qui ne pourra que faire perdre du terrain au français.
J’ai entendu parler de l’insécurité linguistique des francophones, mais comment en sortir sans une pratique libérée de tout complexe?
Je ne crois pas que nous ayons besoin de sacrifier un tel effort au seul argument qu’il faut mettre tout le monde à l’aise.