
Gaétan Boucher de retour à la compétition un quart de siècle plus tard
Radio-Canada
On était loin des Jeux de Sarajevo, où il portait les espoirs d’un pays sur ses épaules. Pourtant, Gaétan Boucher était plus nerveux que jamais sur la ligne de départ des Championnats du monde des maîtres vendredi matin. À 64 ans, un quart de siècle après sa dernière compétition, le légendaire patineur a toujours le même objectif : gagner.
La pire heure, c’est celle avant les courses. Sur la ligne de départ, on se demande ce qu’on fait là. J’étais très, très nerveux, a lancé le natif de Charlesbourg après la première de ses quatre courses de la fin de semaine au Centre de glaces de Québec.
Stressé à l’idée de rater son départ à la course de 500 mètres, Boucher avait demandé à son vieil ami et ex-coéquipier Benoît Lamarche de se placer aux abords de l’anneau, une trentaine de mètres devant lui. Simplement pour lui rappeler de ne pas paniquer.
Ce n’était probablement pas nécessaire. Parti dans la 17e et dernière vague de sa catégorie d’âge, le triple médaillé des Jeux olympiques de 1984 a arrêté le chrono à exactement 43 secondes, bon pour le 1er rang de la compétition. Je regardais le tableau indicateur et je me disais que c’est comme dans le bon vieux temps. Je suis le premier en haut avec un Néerlandais en deuxième, a lancé Gaétan Boucher, sourire en coin.
Comme le seul podium des Championnats des maîtres est celui du classement cumulatif, le sexagénaire ne pouvait pas encore crier victoire. Mais c’est le but. Ce pourquoi, à l’annonce de l’ouverture du Centre de glaces, il s’est racheté des patins et a repris l'entraînement sur l’anneau portant son nom.
Je me mets de la pression, c’est sûr, parce que je veux gagner. J’ai travaillé très fort cet hiver, admet celui qui a passé les derniers mois à faire la navette entre son domicile de Blainville et le Centre de glaces de Québec.
Comme il aura 65 ans dans quelques mois, Boucher compétitionne dans la catégorie des 65 à 69 ans. Il a pris le temps de se renseigner sur ses compétiteurs. Son principal rival, le Néerlandais Victor Van Den Hoff, n’a pas la feuille de route du Québécois. Pas question de lui laisser la satisfaction de battre un champion olympique.
N'empêche, la lutte s'annonce serrée. Après avoir devancé Van Den Hoff par six dixièmes de seconde au 500 mètres, Gaétan Boucher (2:10.77) s'est à son tour fait battre par le Néerlandais (2:10.23) au 1500 mètres, en fin de journée vendredi. Il restera le 1000 mètres et le 3000 mètres samedi et dimanche.
S’il n’a pas encore retrouvé sa confiance d’antan sur la ligne de départ, Gaétan Boucher a certainement retrouvé le plaisir de patiner avec ses vieux amis de l’équipe canadienne. C’est tellement beau, les installations au Centre de glaces et on a une bonne gang de patineurs, souligne-t-il.