Fusillades : à Toronto, les tireurs et les victimes sont de plus en plus jeunes
Radio-Canada
Quatorze ans : c’est l’âge de l’adolescent accusé du meurtre au premier degré par arme à feu de Jahiem Robinson, dans une école secondaire de Toronto lundi. Selon le service de police de la ville, les personnes impliquées dans des fusillades à Toronto sont de plus en plus jeunes. Un phénomène qui ne surprend pas un militant contre la violence armée et un intervenant jeunesse de Toronto.
J’ai toujours dit qu’il est plus facile de se procurer une arme à feu que de trouver un emploi quand on vit dans les quartiers défavorisés de Toronto, lance Karim Grant, qui travaille auprès des jeunes des quartiers défavorisés de Toronto depuis plus de 15 ans.
Avec son entreprise Make it Happen Inc, l’ancien joueur de football professionnel met sur pied des activités sportives pour les jeunes.
Selon lui, la pauvreté et le manque d’opportunités dans les communautés plus démunies de la ville expliquent pourquoi tant de jeunes sont attirés par la criminalité.
La première chose qu’ils me disent c’est : "Karim, pourquoi travailler de 9 h à 5 h quand je peux faire autant d’argent en 20 minutes qu’en 8 heures de travail?”
C’est très difficile pour ces jeunes de voir les opportunités disponibles parce qu’il y a très peu de ressources autour d’eux, explique le Torontois qui a lui-même grandi dans un milieu défavorisé.
« Ils gravitent vers ce à quoi ils sont exposés »
Selon le Service de police de Toronto, un tiers des homicides commis en 2022 impliquent des victimes ou des personnes accusées de moins de 20 ans.
Des adolescents de moins de 15 ans ont d’ailleurs fait l’objet d’accusations dans deux fusillades cette année.