Frontière de la Gaspésie : entre confusion et adaptation
Radio-Canada
« Cette confusion-là aurait pu faire en sorte de me priver d’un poste de ministre », lance Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia. Ce dernier est habitué de jongler avec la confusion qui entoure les trois MRC qu’il représente : La Mitis, La Matanie et La Matapédia, toutes trois situées dans la région administrative du Bas-Saint-Laurent, mais dans la région touristique de la Gaspésie.
Lors de la formation du cabinet de Pauline Marois en 2012, il raconte avoir eu vent que certaines personnes dans l’entourage de la première ministre étaient convaincues qu’il était député en Gaspésie, région qui était déjà représentée au sein du cabinet par un autre député, Gaétan Lelièvre.
Après quelques clarifications, Pascal Bérubé a finalement été nommé ministre délégué au Tourisme et même, ministre responsable du Bas-Saint-Laurent.
Il faut dire que la circonscription du député n’était pas, de 2007 à 2012, la même qu’aujourd’hui. Elle incluait La Matanie et La Haute-Gaspésie.
Lors de la réforme électorale provinciale, le député a proposé de plutôt rassembler La Mitis, La Matanie et La Matapédia, pour former une circonscription plus cohérente, ce à quoi le Directeur général des élections a répondu favorablement.
Mais encore en 2021, le député doit souvent expliquer sa réalité géographique à cheval entre le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, même auprès de l’appareil étatique.
C’est une réalité que je dois expliquer souvent, non seulement à des concitoyens, mais aussi à des ministères parce que cette dualité-là crée de la confusion, dit-il.
« Les gens se sentent Gaspésiens, il n’y a pas de doute, mais on est vraiment dans l’orbite de Rimouski comme capitale régionale. »
L’emplacement de la frontière est donc un enjeu identitaire, mais aussi administratif.