
Fraudes financières : il faudra peut-être revoir certaines politiques pour y remédier
Radio-Canada
Dans la foulée de l’augmentation du nombre de fraudes financières au cours de la dernière année, des spécialistes estiment qu’il faut revisiter certaines structures politiques pour remédier à la situation. Ils proposent notamment de revoir certains dispositifs pénaux et d’augmenter les ressources consacrées à la lutte contre la fraude.
Je suis plutôt en faveur de plus de ressources gouvernementales, explique Benoît Dupont, professeur à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et titulaire des chaires de recherche canadiennes en cybersécurité et en prévention de la cybercriminalité.
Ce qui est peut-être moins disponible, ce sont les ressources pour que les services de police puissent développer des capacités d’enquête, d’intervention et de prévention qui sont adaptées au nombre de victimes et [à] leurs besoins.
À son avis, des ressources doivent aussi être consacrées à l'accompagnement des victimes dans le processus de restauration de leur crédit. Il faut aussi les aider à comprendre les méthodes de protection ainsi que les raisons qui expliquent les fraudes qu'elles ont subies.
« Je pense qu’il devrait y avoir une réflexion plus large pour savoir quelles institutions pourraient [aider les victimes]. »
La gestionnaire des communications du Bureau d’éthique commerciale, Jessie St-Cyr, estime quant à elle que certaines modalités du système de justice doivent être repensées.
S’ils [les fraudeurs] se font prendre, [ils reçoivent] une tape sur les mains, explique-t-elle. À titre personnel, je crois que le système de justice devrait revoir les sentences qui sont données aux fraudeurs. Ça pourrait peut-être les décourager.
« Si les sentences étaient plus sévères peut-être que ça découragerait les gens de se tourner vers la fraude pour faire de l’argent rapidement. »
Elle considère également qu’il est possible de mieux prévenir la fraude en informant la population, notamment les nouveaux arrivants.