Fraudes à l’assurance-emploi : « d’une facilité déconcertante », selon un ex-employé
Radio-Canada
Les milliers de Canadiens fraudés à Service Canada l’année dernière l’ont été avec une « facilité déconcertante », aux dires d’un ex-agent de paiement à l’assurance-emploi.
Monsieur Y, qui nous a dévoilé certaines de ses observations sous le couvert de l’anonymat, a travaillé durant la première moitié de 2021 au sein de l’agence fédérale. Ça m’a jeté à terre de voir à quel point c’était facile de frauder à l’assurance-emploi, dit-il. C’est pour ça que je vous ai écrit.
Mercredi, Radio-Canada faisait état du refus de Service Canada de mieux nous éclairer sur la fraude à grande échelle qui s’y est déroulée. Des cas de victimes fraudées sans le savoir et ayant toujours des difficultés à régler leur dossier, voire à recevoir leurs prestations, y étaient rapportés.
« J’ignore si les règles ont changé depuis, mais tout ce que ça prenait, c’était un nom, une date de naissance et un numéro d’assurance sociale. »
Avec ces informations, une première demande de prestations pouvait simplement être faite en ligne à l’abri de tout soupçon sur le site d’Emploi et de Développement social Canada.
De la même façon, il était aussi possible, selon lui, de faire une demande de renouvellement lorsqu’un dossier était actif. Les nouveaux renseignements écrasaient alors ceux inscrits dans Mon dossier Service Canada, pour lequel l’accès est pourtant sécurisé.
J’ai vu des cas de personnes ciblées par une demande de renouvellement frauduleuse où l’adresse, le compte bancaire, le nom de jeune fille de la mère, le numéro de téléphone et la langue avaient été changés sans que le système le détecte, se remémore-t-il. Quand on s’en rendait compte, on bloquait le dossier.
« Cette situation me révoltait et ça a contribué à mon départ. »
Des fuites de données dans le secteur privé et les institutions financières au Québec ont entraîné, aux dires même de Service Canada, un nombre considérablement plus élevé de fraudes liées au vol d’identité.