Frapper des balles au rythme dicté par un cœur étranger, la réalité de Sébastien Biagé
Radio-Canada
Sébastien Biagé a l'air d'un membre du Club de tennis de Gatineau comme les autres, mais derrière chacun de ses coups de raquette se cache une belle histoire de dépassement de soi.
Alors qu'il n'était âgé que de quelques mois, le Gatinois a développé une cardiomyopathie.
Ça fait en sorte que le cœur ne pompe pas le sang comme il le faut. Il accumule toujours du sang et puis éventuellement, le cœur grossit au point qu'il n'est plus capable de vivre dans le corps d'un bébé, explique celui qui a maintenant 28 ans.
Une greffe s'est donc imposée et huit mois après son diagnostic, un cœur compatible s'est finalement rendu disponible. L'opération fut un succès, mais les médecins ne savaient pas trop à quoi ressemblerait sa qualité de vie.
C'était nouveau et puis, même l'espérance de l'organe, ils nous avaient parlé de 15 à 18 ans dans ce temps-là. Il est rendu à 28 ans et le coeur est encore fantastique, raconte son père, Michel Biagé.
Le hic, c'est qu'au fil des années, les médicaments que Sébastien devait prendre pour ne pas que son corps rejette son nouvel organe ont fini par lui causer de l'insuffisance rénale.
Au bout de 19 ans, il a fallu avoir une greffe de rein et j'ai été très chanceux : c'est mon père qui m'a donné le rein et j'en serai éternellement reconnaissant, confie le principal intéressé.
« Évidemment, moi je voulais être la personne... Tu veux aider ton fils, tu veux être là. »
Le don du rein nous a rapproché à un certain niveau. Il a quand même un de mes organes en lui, mais on en fait souvent une farce. Je lui dis de faire attention à mon rein! s'exclame Michel en riant.