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Frank Oliver : pionnier d’Edmonton, au détriment des Autochtones et des immigrants
Radio-Canada
Peu connu dans le reste du Canada, Frank Oliver (1853-1933) a pourtant laissé son nom un peu partout à Edmonton, dont à un quartier et de nombreux établissements s’y retrouvant. Son héritage est maintenant remis en question, notamment pour ses politiques d’immigration racistes et son vol reconnu de terres à des communautés autochtones.
Frank Oliver était l’une des personnes les plus influentes de l’Ouest canadien à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, notamment grâce à la presse écrite.
Il a commencé dans le milieu des médias comme apprenti chez un imprimeur avant de devenir reporter. Il a ensuite mis cette expérience à profit pour fonder la première imprimerie d’Edmonton, puis le journal Edmonton Bulletin publié jusqu’en 1923.
Frank Oliver a entre autres utilisé les pages de son journal pour réclamer au gouvernement canadien, sous forme de pétition, qu’il cède ou force la cession des terres de communautés autochtones.
Il est maintenant temps pour le gouvernement de déclarer la réserve ouverte et de montrer si ce pays doit être dirigé dans l'intérêt des colons ou de l'Indien, peut-on lire dans les pages du Edmonton Bulletin.
Ces éditoriaux étaient motivés par l’appât du gain et par des croyances racistes, commente Rob Houle, du centre de recherche autochtone Yellowhead Institute. Selon lui, ils ont mené à l’exode des derniers membres de la Première Nation Papaschase, encore présents sur le territoire après la signature du Traité 6 et l’offre de compensation financière en l’échange des terres par le gouvernement fédéral.
Les écrits de Frank Oliver lui ont donné la visibilité nécessaire pour se faire élire comme représentant d’Edmonton à l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest dès 1888, puis comme député libéral à la Chambre des communes sous le règne de Wilfrid Laurier en 1896. Il y est nommé ministre de l’Intérieur et surintendant des Affaires indiennes.
Comme surintendant des Affaires indiennes, il a négocié avec succès la cession de la réserve Michel près de Villeneuve en Alberta.
En tant que ministre de l'Intérieur, il a joué un rôle déterminant dans l'élaboration de la Loi sur l'immigration du Canada de 1906 et des politiques subséquentes qui restreignaient l'immigration en fonction de l'origine ethnique.