France: Macron défend la dissolution, appelle au «sursaut» contre «les extrêmes»
TVA Nouvelles
Critiqué pour avoir dissous l’Assemblée nationale après la débâcle de son camp aux élections européennes, le président français Emmanuel Macron a défendu mercredi un choix de «clarification» et appelé au «sursaut» face à l’extrême droite, en position de force avant les législatives, et l’extrême gauche.
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Pour la première fois, le chef de l’État français a aussi admis sa «responsabilité» dans l’échec de son camp, laminé aux Européennes dimanche par le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), tout en refusant «l’esprit de défaite» et se défendant de vouloir «donner les clés du pouvoir à l’extrême droite».
Tout au long d’une conférence de presse de plus d’une heure trente, le président s’est employé mercredi à justifier sa décision de dissoudre l’Assemblée, qui a plongé le pays dans l’incertitude, surpris dans son propre camp et fait imploser la droite républicaine autour d’une possible alliance avec le RN.
«J’assume totalement d’avoir déclenché un mouvement de clarification. D’abord parce que les Français nous l’ont demandé dimanche. Quand 50% des Français votent aux extrêmes, que vous avez une majorité relative à l’Assemblée, vous ne pouvez pas leur dire : "On continue comme si de rien n’était"», a-t-il déclaré.
Malgré sa popularité en berne et les sondages qui font du RN le grand favori des élections du 30 juin et du 7 juillet, Emmanuel Macron a appelé les partis de sa majorité à entamer des discussions avec d’autres formations politiques qui auront «su dire non aux extrêmes» afin de «bâtir un projet en commun sincère et utile au pays» et «gouverner».
Esquissant quelques mesures programmatiques (grand débat sur la laïcité, interdiction du téléphone aux moins de 11 ans...), le président a surtout renvoyé dos-à-dos l’extrême droite, qui prônerait «l’exclusion», et l’extrême gauche incarnée par La France insoumise (LFI), qu’il accuse «d’antisémitisme et d’antiparlementarisme».
«Je dis bien l’extrême droite en parlant du Rassemblement national, car ses dirigeants continuent de dire qu’il y a des vrais et des faux Français, continuent d’envisager de réduire la liberté de la presse ou de rejeter l’État de droit», a-t-il lancé, insistant sur les dangers d’une arrivée au pouvoir du RN, qui a totalisé 31,37% des votes dans les urnes dimanche en France.