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France: au procès des attentats du 13-Novembre, le «regard» du jihadiste
TVA Nouvelles
Debout sur la scène, les mains en l'air, il était tenu en joue par un assaillant quand deux policiers sont entrés dans la salle de spectacle du Bataclan, à Paris. Au procès des attentats du 13-Novembre, Guillaume a raconté mardi le «regard» qu'il a échangé avec un jihadiste.
«J'ai été sauvé in extremis par ces deux hommes. Sans eux, je ne serais probablement pas ici».
Le soir du 13 novembre 2015, deux fonctionnaires de la Brigade anti-criminalité de Paris sont entrés, les premiers, dans la salle de spectacle attaquée par un commando. En arrivant, ils ont vu un jeune homme, sur scène, menacé par une kalachnikov.
Trois semaines après le témoignage de l'un de ces policiers, ce spectateur se tient à la même barre et raconte l'autre versant du même épisode.
Ce soir-là, Guillaume, 21 ans, vient assister au concert des Eagles of Death Metal avec sa copine. Au moment où les premiers tirs éclatent, «j'ai vite compris que c'était un attentat», commence le jeune homme d'une voix claire, les mains nouées dans le dos.
Réfugié derrière un «amas de bois», il cherche, accroupi, à rejoindre «une sortie de secours». Lorsque les tirs cessent un moment, il tente de «prendre la fuite».
«Sauf que j'entends des bruits de pas sur un escalier en bois et je vois alors le troisième terroriste, qui se révèlera être Samy Amimour, qui croise mon regard», se rappelle-t-il. «Il me fait signe, avec son regard, qu'il ne me tuera pas - ou du moins, pas maintenant».
L'assaillant «a une démarche assez nonchalante et sa manière de tenir l'arme m'a particulièrement marqué, il tient son arme par la crosse et il semble balancer, un peu comme on tient un jouet», continue Guillaume, très calme dans sa chemise blanche et sa veste noire.
«Il me regarde et il me dit: ''toi, tu es avec moi, lève-toi !''». «''Lève-toi, sinon je te tire une balle dans la tête''».