France : duel télévisé Macron-Le Pen quatre jours avant la bataille des urnes
Radio-Canada
Les deux finalistes de l'élection présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, se retrouvent mercredi soir face à face pour un débat télévisé, temps fort de la campagne pour le second tour où chacun tentera de convaincre un électorat de gauche arbitre de l'élection.
Ce duel est la réédition de celui de 2017, et une partie des électeurs de gauche, notamment ceux ayant voté pour le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, sont méfiants ou tentés par l'abstention.
Le débat ne bouleverse habituellement pas les dynamiques d'intentions de vote. Mais cette fois, il pourrait remobiliser certains électorats et déplacer davantage de voix que ce qu'on a observé depuis le début de la Ve République en 1958, estime Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos.
À quatre jours du second tour, les sondages donnent invariablement l'avantage au président sortant, avec 54 à 56,5 % des intentions de vote contre 43,5 à 46 % pour sa rivale d'extrême droite. Un écart beaucoup plus serré qu'en 2017 où M. Macron l'avait emporté avec 66 % des suffrages.
Il y a cinq ans, Mme Le Pen avait sombré en direct devant les 16,5 millions de téléspectateurs du débat, apparaissant agressive et mal préparée face à un jeune candidat alors inconnu, calme et maîtrisant ses dossiers.
Mais la dirigeante d'extrême droite a patiemment remonté la pente, travaillé ses dossiers, adouci son image, et s'est préparée intensément au débat. Le président sortant, lui, n'a plus l'atout de la fraîcheur, et doit défendre le bilan d'un quinquennat critiqué.
En outre, une éventuelle forte abstention pourrait brouiller le jeu dimanche.
Les deux camps ont donné mercredi matin un avant-goût de la future bataille au sommet.
Lors du débat, Emmanuel Macron va insister sur les incohérences de Marine Le Pen, qui a quand même dit tout et son contraire sur tout en cinq ans, et singulièrement sur les sujets géopolitiques, stratégiques , a assuré le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, en citant l'Ukraine et le président russe Vladimir Poutine.