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Fortement endetté à cause de la pandémie
TVA Nouvelles
Daniel a 54 ans et travaille depuis 20 ans comme serveur dans un bar de loterie vidéo de la grande région de Montréal. L’an dernier, la COVID-19 a forcé la fermeture de l’établissement et il a été mis à pied, perdant ainsi l’essentiel de ses revenus.
Dès mai 2020, Daniel décide d’aller consulter des experts en insolvabilité afin de savoir quelles seraient ses options, compte tenu de la précarité de sa situation financière. Sa conjointe ne peut pas le soutenir, car elle travaille dans le domaine de la coiffure et elle a aussi été affectée par la crise sanitaire. Au bout du compte, leur revenu familial a fondu de moitié.
Lors de sa rencontre avec Vicky Var, syndique autorisée en insolvabilité chez Raymond Chabot, Daniel avait quelques économies et souhaitait les utiliser pour rester à flot en attendant la reprise des activités. La syndique lui avait cependant mentionné qu’il aurait pu s’en servir pour faire une proposition de consommateur à ses créanciers, mais il a préféré patienter. Vicky Var lui a donc recommandé de prioriser le remboursement de ses dettes les plus coûteuses, c’est-à-dire ses cartes de crédit à un taux d’intérêt de plus de 19 %.
Or, le temps passe et les choses ne reviennent pas à la normale. Un an après le premier rendez-vous avec la syndique, Daniel n’a finalement réussi à travailler que durant trois mois et a continué à s’endetter. Désormais, ses cartes de crédit affichent un solde de 38 200 $, sa marge 16 000 $, et il doit encore 350 $ à l’impôt pour un total de 54 550 $.
Daniel perçoit la PCRE, soit 1800 $ mensuellement, mais ces revenus ne suffisent pas à payer ses dépenses courantes et encore moins à effectuer les paiements minimaux sur ses dettes. Résultat : les taux d’intérêt ne cessent de faire grimper la facture, mois après mois. Il doit absolument prendre une décision et retourne donc consulter la firme Raymond Chabot, car à ce stade, il a épuisé toutes ses économies et ne fait que s’enfoncer dans l’endettement.
Après avoir fait le bilan de sa situation, Vicky Var a passé en revue les différentes possibilités qui s’offrent à Daniel. « La consolidation de dettes était impossible dans les circonstances, car il est sans emploi et son taux d’endettement est trop élevé », dit-elle. Dans ces conditions, aucune institution financière n’accepterait de lui consentir un prêt de consolidation. De plus, la valeur totale de ses biens (une auto de 2004 et une motoneige de 2010), est bien trop faible et ne lui permet par d’obtenir un financement en les donnant en garantie.
La faillite est une autre possibilité, mais Daniel préfère écarter cette option. L’ultime voie à envisager est la proposition de consommateur. Les créanciers ont accepté un montant de 15 000 $ remboursable à raison de 60 versements de 250 $ par mois. « Le budget de Daniel sera encore très serré, mais je lui ai expliqué qu’il ne peut en aucun cas prendre un retard équivalent à trois mois de paiement, car sans cela la proposition sera automatiquement annulée », prévient Vicky Var.
Elle lui a aussi fait réaliser que même lorsqu’il était encore en emploi, il utilisait beaucoup trop le crédit et qu’il allait fatalement s’endetter. « Dès qu’il aura retrouvé son travail, il profitera des périodes où ses revenus sont plus élevés pour économiser et pouvoir ainsi traverser les périodes de vaches maigres sans avoir recours à son crédit », mentionne Vicky Var.
Si sa situation financière le permet, lorsqu’il recommencera à travailler, il pourrait aussi rembourser plus rapidement sa proposition, et donc commencer à rebâtir son crédit plus tôt.