Former des photographes en herbe pour raconter le Nunavut
Radio-Canada
Le Nunavut ne dispose d’aucune formation en photographie. Pour devenir photographe, il faut user de détermination et apprendre par soi-même. C’est le chemin qu'a dû emprunter Mac Pavia pour faire de sa passion sa profession. Résolu à faire germer cette passion chez d’autres jeunes d’Iqaluit, le photographe de 20 ans a donné, cette semaine, un atelier pour les initier aux rudiments de cet art.
Ici, il y a tellement d’histoires qui méritent d’être racontées, lance d’emblée le photographe. Mac Pavia avait 15 ans lorsqu’il s’est installé avec ses parents à Iqaluit et a commencé à s’intéresser sérieusement à la photographie. Aujourd’hui, bien qu’il dispose d’un autre emploi, il est sollicité pour des contrats de photographie et souhaite transmettre sa passion à des plus jeunes que lui.
À 18 h 30, un mardi d'août, 4 adolescents de 11 à 14 ans pianotent sur leur clavier d’ordinateur. Dans Photoshop, certains s’amusent à effacer des objets d’une image, pendant que d’autres saturent allégrement les couleurs d’un portrait.
C’est comme une recette de cuisine : vous ne voulez pas en mettre trop dans votre plat, parce qu’il risque d’être trop épicé ou trop sucré, met en garde Mac Pavia, à la blague. Des fois, il vaut mieux en mettre un peu moins.
Agrémentant son atelier d’anecdotes personnelles, le photographe tente de passer en revue les grandes notions d’ajustements d’images, en passant de la colorisation aux contrastes de luminosité.
Moi, j’aime bien lui donner l’apparence d’une peinture, affirme Frankie Wolfe-Vincent, 11 ans, en pointant du doigt la photo qu’elle est en train d’ajuster sur son écran d’ordinateur.
La cadette du groupe, qui aspire un jour à devenir photographe, termine sans difficulté les exercices avant ses coéquipiers. La photographie, c’est vraiment chouette, parce qu’elle peut se faire de différentes manières, dit-elle. Je pense que la photographie permet de laisser son esprit s'ouvrir à travers un appareil photo.
La photographe en herbe a toutefois bien conscience des défis que soulève aujourd’hui la retouche d’images sur les réseaux sociaux, c’est pourquoi elle préfère que ses images restent naturelles.
« Souvent, les gens utilisent des filtres qui ont tendance à rendre certaines personnes anxieuses par rapport à leur apparence physique. Je trouve que des fois, c’est vraiment préoccupant. »