Ford Ranger Raptor 2024 : agressivement docile
Le Journal de Montréal
Le Ford Ranger Raptor a pour adversaires des rivaux aussi sérieux que les Chevrolet Colorado ZR2 et Toyota Tacoma TRD Pro. Accessoirement, le Jeep Gladiator Rubicon, bien que sa puissance mécanique soit inférieure par 34%! Cela dit, le créneau des camionnettes de performance est important aujourd'hui. Non seulement parce qu’il attire une clientèle de plus en plus nombreuse, mais aussi parce qu’à environ 80 000 $, ces camionnettes sont évidemment très lucratives pour leurs constructeurs respectifs.
Lancé sur d’autres marchés en 2019, le Ranger Raptor de précédente génération a initialement fait appel à un moteur 2 litres turbodiesel de 210 chevaux qui n’aurait pu être offert chez nous. Une mécanique jugée performante, mais loin de ce que propose Chevrolet, soit un 4 cylindres turbo de 310 chevaux et 430 lb-pi de couple, alors que Toyota dégaine sa motorisation hybride produisant 326 chevaux et 465 lb-pi de couple.
Remodelé pour 2024, mais reposant toujours sur la plate-forme T6 introduite avec le modèle de précédente génération, le Ranger se décline donc désormais en version Raptor pour l’Amérique du Nord. Une redoutable camionnette de haute performance, cette fois dotée d’un puissant V6 de 3 litres biturbo, déployant pas moins de 405 chevaux et 430 lb-pi de couple. Une formule mécanique particulièrement appréciée des acheteurs, qui préfèrent souvent une plus forte cylindrée, en dépit d’une consommation plus élevée.
Clairement, la motorisation du Ranger Raptor constitue un avantage. Par sa réactivité et sa puissance, mais aussi parce qu’elle donne l’impression de travailler moins durement lorsqu’on ne la sollicite que très peu. Le mariage avec la boîte à 10 rapports est d’ailleurs remarquable, et ce, qu’importe le mode de conduite sélectionné. Attention, cette mécanique n’est pas discrète! Un V6 est bruyant, conséquence d’un échappement qui semble vouloir imposer le respect en divulguant sans retenue ce dont la motorisation est capable.
Les accélérations comme les reprises impressionnent donc plus que celles de ses rivaux, mais encore une fois au détriment d’une consommation supérieure à celle de la camionnette Tacoma TRD Pro, offrant l’avantage de l’hybride. Il faut prévoir une moyenne d’environ 14 L/100 km avec le Raptor, ce que brûlera aussi le gourmand 4 cylindres de GM.
Possédant une suspension Fox réglable par l’entremise des divers modes de conduite, le Raptor peut se montrer un peu plus civilisé que ses rivaux. Ses pneumatiques moins agressifs et sa suspension capable d’offrir un certain niveau de confort en font un camion facile à vivre au quotidien. Cela n’en fait toutefois pas un véhicule moins compétent en conduite hors route, où le débattement des amortisseurs étonne autant que la grande solidité structurelle. Une qualité palpable en toute situation, gage de confiance pour l’acheteur qui recherche de surcroît une excellente robustesse.
Si le mode Sport du Raptor tente d’en faire un véhicule plus agile sur la route, il s’avère le moins pertinent de tous... C’est qu’en fait, vous apprécierez particulièrement les modes Off-Road, Crawl et Baja pour la conduite hors route ou hasardeuse, alors que le mode Normal fera le travail pour vos déplacements quotidiens. Or, quel intérêt aurez-vous à vous lancer dans un virage serré comme si vous étiez au volant d’une Mustang ? Sans doute aucun.