Fitzgibbon a envisagé de ne pas revenir après son exclusion
TVA Nouvelles
Les grands remords et l’autoflagellation, très peu pour Pierre Fitzgibbon. Au terme d’une année mouvementée où il a été exclu du conseil des ministres puis réintégré, le principal intéressé défend à nouveau son intégrité et sa différence, lors d’une entrevue avec Le Journal accordée il y a quelques jours.
« Oui, je suis spécial, je suis différent de tout le monde. Mais ça ne fait pas de moi une bonne ou une mauvaise personne », avoue le ministre de l’Économie qui a parfois mis le gouvernement caquiste dans l’embarras.
« S’il y avait juste des Pierre Fitzgibbon, je pense que ça ne marcherait pas. La force d’un gouvernement, c’est d’avoir une complémentarité », plaide-t-il.
Il faut dire que 2021 a été tout sauf un long fleuve tranquille pour lui. Blâmé plusieurs fois par la Commissaire à l’éthique qui lui demandait de se départir de ses participations dans Immervision et White Star Capital, deux entreprises qui font affaire avec l’État, il aura dû quitter son poste de ministre en juin dernier. Puis, il aura été réintégré quelques mois plus tard, après avoir vendu ses actions.
« Il n’y a personne, il n’y a pas un journaliste qui va pouvoir me dire dans les yeux, vous avez manqué d’éthique, ce n’est pas vrai », clame M. Fitzgibbon qui soutient n’avoir jamais été en situation de conflit d’intérêts, ni dans ce dossier, ni dans celui du Programme PACTE.
Lors de ce purgatoire de trois mois, celui qui s’est forgé une réputation de franc-tireur du gouvernement avoue toutefois avoir songé plusieurs fois à quitter la politique, devenue un terrain miné pour lui.
« J’ai failli ne pas revenir, car honnêtement, je trouve cela ridicule. Mais en même temps, il y avait une question de perception. Je me suis dit : “Si les gens ont des problèmes avec cela, je suis de bonne foi, l’éthique c’est une de mes qualités.” J’ai rationalisé tout cela », affirme-t-il.
Mais il avoue être resté pour continuer son travail (à moitié complété selon lui) et affirme qu’il avait l’appui de François Legault, qu’il connaît depuis 1978, année de leur promotion aux HEC.
« Si le premier ministre m’avait dit, monsieur Fitzgibbon, merci, bon travail, on passe à autre chose, je serais parti chez nous. Je ne suis pas accroché à ce travail-là, même s’il me motive beaucoup », relate-t-il.