Fin du recours aux agences privées: la Fédération des médecins spécialistes tire la sonnette d’alarme
TVA Nouvelles
Les médecins spécialistes demandent à Québec de repousser la date limite pour cesser de recourir aux agences privées de placement de personnel en zones urbaines. Selon eux, le réseau n’est pas prêt, et la décision risque d’entraîner des réductions de service pour les patients.
La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) «tire la sonnette d’alarme» face à la date-butoir du 20 octobre imposée par le ministre de la Santé pour les établissements dans les grands centres (Capitale-Nationale, Montréal, Chaudière-Appalaches, Laval et Montérégie).
«On crée une crise de par un échéancier qui nous apparaît complètement irréaliste», affirme le vice-président de la FSMQ, le Dr Serge Legault, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Les CISSS et les CIUSSS concernés sont engagés dans une course contre la montre pour embaucher du personnel d’agence, mais à ce jour seulement un peu plus de la moitié des 5000 personnes recherchées ont été recrutées (voir tableau).
«Je pense que ces cibles-là ne seront pas rencontrées», affirme le Dr Serge Legault.
Au cabinet du ministre Christian Dubé, on a refusé de commenter la proposition, jeudi.
Déjà, des réductions de services ont été annoncées à l’hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield, où 36 lits seront fermés pour tenter de répondre à la commande de Québec. Des patients seront dirigés vers d’autres hôpitaux de la région.
À l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, une vague de départs d’infirmières a aussi forcé le transfert de patients en cancérologie vers d’autres hôpitaux.
En fait, les zones urbaines pourraient connaître cet automne une situation similaire à celle qui prévaut présentement sur la Côte-Nord, croit la FMSQ. «Si on ferme des lits parce qu’on n’a pas d’infirmières, il va y avoir des bris de services à Montréal. [...] À Montréal! On n’est pas à Tombouctou, là», lance le Dr Legault.