Fin du port obligatoire du masque : de nombreux Ontariens sont anxieux
Radio-Canada
De plus en plus d’experts estiment que l’Ontario est entré en sixième vague de COVID-19 et invitent la population à porter un masque, bien que cette mesure ne soit plus obligatoire dans la province. Selon une psychologue, la levée de cette restriction a touché de nombreuses personnes et a contribué à leur anxiété. Des commerçants, eux, ont choisi de maintenir cette obligation, afin de rassurer leurs clients et leurs employés, mais ce n’est pas sans conséquence.
Jielin Xia se dit anxieuse depuis la fin de l'obligation du port du masque. Même s’il n’y a plus d'obligation, je le garde encore quand je suis à l’intérieur. Je l’enlève quand je mange dans un restaurant, mais c'est tout, mentionne la Torontoise, qui craint la transmission communautaire du virus.
D'autres personnes, comme Nathan Olszewicki et Kristina Simpanen, ne sont pas encore tout à fait à l'aise sans leur masque. Je suis un peu méfiante, car j’entends encore parler des cas de coronavirus. Des fois, je porte mon masque, des fois non. J'ai des sentiments mitigés, raconte cette dernière.
Des commentaires comme ceux-là, la Dre Monica Vermani, psychologue clinicienne à Toronto, en entend beaucoup ces temps-ci. Elle explique que plusieurs de ses clients vivent de l’anxiété depuis la fin du port obligatoire du masque et que des conflits ont émergé au sein des familles à ce sujet.
Je crois que beaucoup de gens pensaient que le fait d’avoir le contrôle sur cette décision soulagerait l'anxiété, mais cela augmente en fait davantage l'anxiété, car les gens ne sont pas sûrs d'eux, dit-elle.
Bien que la psychologue souligne que certaines personnes sont simplement satisfaites de ne plus devoir porter un masque et de pouvoir à nouveau voir les sourires des autres, elle explique que, pour plusieurs de ses clients, les décisions sont difficiles à prendre.
« Les gens se sentent un peu mal à l’aise. Ils sont gênés, car ils craignent d’être jugés pour leurs décisions. »
La Dre Vermani explique que les êtres humains sont des créatures d’habitudes, qui n’aiment pas le changement. La population s’est habituée à l’isolement et aux masques, qui sont devenus une source de protection.
Selon elle, certaines personnes ont senti que leur anxiété diminuait pendant la pandémie, en raison de leurs contacts sociaux limités, mais elle se manifeste maintenant à nouveau avec le déconfinement.