Fin de voyage diplomatique mouvementée pour Justin Trudeau en Asie
Radio-Canada
Après un G20 marqué par des échanges tendus avec le président chinois et par la chute d’un missile en Pologne, le dernier arrêt de Justin Trudeau en Asie au sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) a lui aussi été chamboulé, cette fois par un tir de missile balistique intercontinental par la Corée du Nord.
Le projectile en question, tiré vendredi matin, a parcouru environ 1000 km avant de s’abîmer en mer dans la zone économique exclusive du Japon, soit dans un espace qui s’étend à 370 km au large des côtés d’un État. Selon des propos du ministre japonais de la Défense rapportés par Reuters, ce missile aurait une portée de 15 000 kilomètres, ce qui veut dire qu’il pourrait frapper des cibles aux États-Unis.
Ce plus récent essai – le 60e tir de missile cette année, selon un décompte de Reuters – a forcé plusieurs chefs d’État participant au sommet de l’APEC, y compris Justin Trudeau, à tenir une réunion d’urgence.
Il s’agit [d’] une violation claire de résolutions des Nations Unies que tout le monde doit dénoncé, que ce soit dans la région ou ailleurs, a déclaré le premier ministre Trudeau à l’issue de la rencontre. Il faisait ainsi échos aux propos des autres participants à cette discussion, soit ses homologues du Japon, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de la Corée du Sud, de même que la vice-présidente américaine Kamala Harris.
En réponse au tir nord-coréen, les États-Unis et la Corée du Sud ont mené une nouvelle série d’exercices militaires aériens. Les essais balistiques à répétition de Pyongyang ces derniers mois ont mené Washington et ses alliés de la région à renforcer leur partenariat militaire et à mener davantage d’exercices de combat.
Pour la Corée du Nord, Tokyo, Séoul et Washington ne font que jeter de l’huile sur le feu : plus cette alliance sera forte, plus la riposte militaire de la RPDC [République populaire et démocratique de Corée, NDLR] sera féroce , a souligné la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son Hui.
Les dirigeants de l’APEC n’étaient pas les seuls chefs d’État à prendre part au sommet. Ses organisateurs ont également invité des leaders d’ailleurs, notamment Emmanuel Macron et Mohammed ben Salmane, le prince héritier controversé de l’Arabie saoudite.
Justin Trudeau a participé à un dialogue informel et à un déjeuner de travail avec eux et les autres membres de l’APEC. Le thème de ces discussions : le commerce et les investissements durables.
Le Canada et l’Arabie saoudite sont respectivement les sixième et deuxième plus grands producteurs de pétrole de la planète. Les émissions de CO2 des deux États avoisinent les 15 tonnes par habitant, selon la Banque mondiale, alors que la moyenne mondiale est de 4,5 tonnes. Qui plus est, le Canada ne soutient pas la réduction de pétrole et de gaz demandée lors de la COP27.