Fin de l’isolement en Angleterre : Boris Johnson veut tourner la page
Radio-Canada
Faisant fi des critiques, le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi la fin de l'isolement obligatoire pour les cas positifs au coronavirus dès jeudi en Angleterre, mesure clef et controversée de sa stratégie pour vivre avec la COVID-19 comme avec la « grippe ».
En matière de santé, les décisions du gouvernement à Londres sont limitées à l'Angleterre. Les trois autres nations constituant le Royaume-Uni – l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord – sont compétentes en matière sanitaire. Elles ont souvent adopté une approche plus prudente.
Le Royaume-Uni, parmi les pays les plus durement touchés par la pandémie avec plus de 160 000 morts, a été parmi les premiers en Europe à essayer de revenir à la vie d'avant la pandémie, s'appuyant sur une forte couverture vaccinale.
Englué dans un scandale sur des fêtes organisées à Downing Street durant les confinements, qui menace sa survie politique, Boris Johnson a décidé d'accélérer, mettant en avant des niveaux d'immunité suffisants pour passer de contraintes légales à une approche basée sur les vaccins et les traitements.
Les restrictions ont un coût important pour notre économie, notre société, notre bien-être mental et les opportunités de nos enfants, et nous ne devons plus payer ce prix plus longtemps encore, a expliqué le chef du gouvernement conservateur au Parlement, citant le succès de la campagne de vaccination, la forte baisse des hospitalisations et la capacité à réagir rapidement en cas d'émergence d'un nouveau variant.
Plus de 71 % des adultes ont reçu trois doses d'un vaccin anti-COVID en Angleterre, dont 93 % des plus de 70 ans, a-t-il souligné.
Il restera toutefois recommandé, jusqu'au 1er avril, de rester chez soi en cas de test positif, date à laquelle le dépistage gratuit sera supprimé, sauf pour les personnes âgées ou vulnérables, en raison de son important coût financier. Après, ce sera en cas de symptômes une question de responsabilité personnelle, tout comme nous encourageons ceux qui ont peut-être la grippe de faire attention aux autres, a insisté Boris Johnson.
Dès le pic de la vague Omicron passé en janvier, le dirigeant avait déjà levé l'essentiel des restrictions en vigueur en Angleterre, telles que le masque en intérieur et le passeport sanitaire pour les discothèques ou les événements de masse.
Signe des tensions entourant ces dernières étapes, le Conseil des ministres prévu dans la matinée pour valider ce plan avait été décalé à l'après-midi, par téléphone, selon les médias, en raison de désaccords sur la fin du dépistage gratuit.