
Fillette de Granby : « Je me demande encore qu’est-ce qui a pu me passer par la tête »
Radio-Canada
Le père de celle qu’on appelle tristement « la fillette de Granby » a plaidé coupable, lundi, à l’accusation de séquestration qui pesait contre lui. Son procès n’aura donc pas lieu et la preuve contre lui ne sera jamais rendue publique. Mais son témoignage, qui s’est déroulé à huis clos lors du procès de sa conjointe, dont Radio-Canada a obtenu copie, lève le voile sur sa participation aux événements qui ont conduit à la mort de sa fille de 7 ans en avril 2019.
Devant le juge Louis Dionne, l'homme de 32 ans a admis avoir enroulé sa fille dans du ruban adhésif : Sur les bras à peu près au niveau des épaules, [...] entre le coude et l’épaule. Et sur les pieds, au niveau des chevilles, avec la tuque pour ne pas que le tape colle directement sur la peau.
Mon intention n’était pas de lui faire mal, c’était de la contention, a-t-il déclaré au cours de son témoignage qui a duré plus de trois jours, à la fin d'octobre, au palais de justice de Trois-Rivières.
Il a aussi confié qu’il ne croit pas que sa conjointe de l'époque avait l’intention de tuer sa fille. Elle a été reconnue coupable de meurtre non prémédité, le 9 décembre dernier, par le jury qui s’est prononcé après quatre heures de délibérations.
J’ai perdu ma fille et ça, c’est une blessure qui ne part pas en un claquement de doigts, a-t-il mentionné. [Silence] Par contre, malgré cette blessure-là, je ne pense toujours pas que c’était son intention [à la belle-mère] que ça arrive. Je sais qu’elle aimait ma fille. Je ne peux pas concevoir qu’elle ait vraiment voulu la tuer, a-t-il déclaré au moment de son interrogatoire par la Couronne.
Alors qu’il était interrogé par la défense, il a reconnu avoir menti aux policiers le 29 avril 2019 pour ne pas s’incriminer.
La veille de la découverte de son corps inanimé, le 28 avril 2019, la fillette a tenté de s’enfuir deux fois par la fenêtre de sa chambre. Parce qu’elle disait qu’on ne l’aimait pas, lance-t-il. [Je lui ai dit] que moi, je l’aimais plus que tout au monde, que si je l’aimais pas, je la laisserais vivre dans sa merde, vu qu’elle étend sa merde dans sa chambre.
L’adolescent alors âgé de 14 ans qui a témoigné au procès de sa mère avait affirmé avoir entendu le père de la fillette la menacer à plusieurs reprises de l'attacher ce matin-là.
Quelque part entre 1 h et 3 h du matin, le 29 avril, le père raconte avoir été tiré de son sommeil par sa conjointe parce que sa fille s’était enfuie par sa fenêtre. Il explique avoir réussi à la rattraper et à la ramener à la maison, mais à peine de retour dans sa chambre, il indique que l’enfant a essayé de s’enfuir à nouveau.