Fillette de Granby : vers une poursuite contre la DPJ et le CSS du Val-des-Cerfs
Radio-Canada
L’avocate représentant la mère et la grand-mère de la fillette de Granby, morte tragiquement en avril 2019, a confirmé qu’une poursuite civile sera déposée contre la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), certains des intervenants qui ont gravité autour de la fillette et qui seraient « imputables » dans ce dossier et le Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs.
Le montant de la poursuite n’a pas encore été dévoilé, mais Me Valérie Assouline assure qu’il sera exemplaire, parce qu’il faut que ça n’arrive plus, déclare-t-elle. La DPJDirection de la protection de la jeunesse avait le devoir de protéger la fillette, et elle ne l'a pas fait. Quant au Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs, il était très au fait de ce qui se passait. Le centre même avait fait plusieurs signalements et avait finalement décidé de laisser faire l'école à la maison avec tout ce qu'il savait. C'était une faute grave.
L'école, c'était le dernier filet de sécurité, explique-t-elle.
L'avocate affirme qu'elle finalise la poursuite au nom de la mère et de la grand-mère, mais qu'aucune date pour le dépôt n'a encore été déterminée.
Valérie Assouline confirme que les deux femmes avaient fait plusieurs signalements et demandé des interventions policières à quelques reprises auprès du père et de la belle-mère de la fillette, qui avait la garde de l'enfant. Pourtant, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a décidé de fermer le dossier. L'enfant de sept ans est par la suite morte dans sa chambre alors qu'elle était entièrement enveloppée de ruban adhésif.
C'est certain qu'il y avait tous les faits pour que la Commission des droits de la personne et de la jeunesse reste dans ce dossier-là, martèle-t-elle. Au-delà du système, il y a des individus, ajoute-t-elle, soutenant que des personnes ont fait preuve d’une négligence lourde.
Elle soutient que la poursuite vise d'abord et avant tout à faire bouger les choses au sein du système afin que les enfants soient mieux protégés et qu'il y ait une imputabilité.
C'est toujours la faute d'un autre à la DPJDirection de la protection de la jeunesse. Il n'y a personne qui est imputable à la DPJDirection de la protection de la jeunesse, déplore-t-elle.
« Tout ce qu’on fait, c’est pour que les choses changent vraiment et que les gens soient imputables. On ne peut pas avoir un système où il y a une immunité et où personne n’est imputable. »