
Festival International de Jazz de Montréal: une soirée réconfortante avec Ludovico Einaudi
TVA Nouvelles
Après avoir offert un concert solo et un autre avec son groupe au cours de la fin de semaine, le populaire pianiste italien néo-classique Ludovico Einaudi a présenté lundi, dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal, son dernier spectacle de la quinzaine.
Arrivé au son des gouttes d’eau qui tombent, le compositeur s’est assis au piano installé au milieu de la scène de Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts vers 19 h 45, dans un vaisseau lumineux discret, n’éclairant qu’une infime partie de son instrument. Des images nocturnes d’une vaste étendue d’eau scintillant avec la nuit ont défilé en arrière-plan jusqu’à en devenir des projections au-devant de la scène, donnant parfois l’impression d’y flotter, parfois d’y nager sous la surface.
Au bout de six premières pièces, jouées en solo, la lumière est peu à peu revenue. Les projections, cette fois-ci claires-obscures, tout en mouvance, ont laissé entrevoir d’abord un violoniste et un violoncelliste, puis au levé de l’écran transparent, un nouveau membre, aux carillons et aux percussions, est apparu. Six projecteurs jaune chaud encerclant les musiciens ont ensuite pris la relève des éclairages, avant de s’éteindre de nouveau, et de se rallumer pour les dernières mélodies.
Vêtu d’un ensemble noir décontracté, Ludovico Einaudi a joué humblement les titres de son dernier album complet «Underwater», un projet plutôt calme et méditatif paru en 2022. En dernière partie de spectacle, le pianiste a cependant aussi joué plusieurs pièces musicales orphelines ou issues d’opus précédents dont «Fly», «Walk», «Fossils» et «Luminous».
D’une douceur captivante et réconfortante, les airs mélodiques tout simples d’Einaudi, à la fois mélancoliques, feutrés et confortables, ont semblé porter les spectateurs, tout ouïs, tout au long de la soirée. Ces derniers se sont notamment levés de leur siège à quelques moments pour applaudir le compositeur. Tandis que ce dernier s’est pour sa part fait assez silencieux, limitant à «bon soir» «merci» et «merci Montréal» ses interactions avec le public.
Jouant avec les silences et la grandiloquence, son approche dépouillée et ses ritournelles contemplatives donne une saveur pop à certaines de ses chansons les plus connues. Le spectacle de lundi soir en a d’ailleurs fait état.
Révélé par le cinéma grâce à ses trames de films primés aux Oscars comme «Nomadland» et «The father», ainsi qu’«Intouchables», Ludovico Einaudi fait aujourd’hui partie des artistes classiques les plus écoutés des plateformes d’écoute en continu. Le sexagénaire originaire de Turin cumule des chiffres impressionnants pour les titres «Nuvole Bianca», paru en 2004 sur «Una Mattina», et «Experience», sorti en 2013 sur «In A Time Lapse» - soit plus de 285 millions pour le premier et plus de 234 millions pour le deuxième. Il s’est d’ailleurs gardé cette pièce signature pour la fin du spectacle.
L’homme qui a offert samedi dernier un concert en solo à la Maison symphonique de Montréal - le seul du genre de toute sa tournée- a malheureusement annulé sa présence Grand Théâtre de Québec jeudi dernier pour des raisons médicales.