Ferland-et-Boilleau veut préserver son pont couvert, vestige d’une autre époque
Radio-Canada
Les ponts couverts ne sont généralement pas des attraits touristiques majeurs, mais dans plusieurs régions du Québec, le cachet particulier de leur architecture attire les curieux.
Celui de Ferland-et-Boilleau est l’un de ceux-là. Niché au creux des montagnes du Saguenay, l’ouvrage est aujourd'hui en piteux état. Il y a toutefois une forte volonté pour le préserver.
Construit en 1934, le Pont du lac Ha! Ha! de Ferland-et-Boilleau a rendu de fiers services en servant de lien entre les deux rives de la rivière des Ha! Ha!. Comme plusieurs autres ponts de ce genre au Québec, sa présence, dans un pays de lacs et de rivières, a permis de faciliter les échanges et d'aider le développement des petites communautés qui étaient souvent isolées.
« Sur un siècle et demi, il s'est construit au-delà de 1000 ponts couverts au Québec. Aujourd'hui, des ponts authentiques à leur emplacement d’origine, il n’en reste que 79. »
Le pont couvert de Ferland-et-Boilleau célèbrera ses 90 ans en 2024. Le propriétaire de la structure, le ministère des Transports du Québec (MTQ), a effectué une inspection l'automne dernier. Ses conclusions démontrent notamment que la pourriture a commencé à s'attaquer au pont et que des travaux importants sont requis. L’ouvrage est fermé à tout usage depuis 2010.
« On travaille en collaboration avec la Municipalité pour garder le cachet patrimonial du pont. On sait que c'est très important pour la communauté. »
Avant la pandémie, le ministère a proposé à Ferland-et-Boilleau de rénover le pont à ses frais, un chantier estimé à l'époque à plus d'un million de dollars, à la condition que l'ouvrage soit ensuite cédé à la Municipalité et qu'elle en assume les frais d'entretien.
Pour l’administration municipale, cette charge financière supplémentaire ne cause pas de problème compte tenu de l'importance de l'ouvrage. Aux deux ans, il devra y avoir des études d'ingénieurs pour la sécurité du pont, qui étaient estimés à entre 15 000 $ et 20 000 $, souligne le maire Hervé Simard.
En 2019, un sondage municipal a montré que 90 % des citoyens de l’endroit étaient favorables.