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Femmes autochtones du Québec accueille favorablement le projet de loi 92
Radio-Canada
Femmes autochtones du Québec (FAQ) voit d’un bon œil le dépôt du projet de loi visant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale. Mais alors que l’on connaît peu de détails sur la forme que prendra le tribunal, l'organisme rappelle que les réalités spécifiques aux femmes autochtones devront être prises en considération.
Le projet de loi 92 (Nouvelle fenêtre), présenté mercredi à l’Assemblée nationale, a aussitôt été salué par d’autres intervenantes.
Femmes autochtones du Québec accueille favorablement le dépôt de ce projet de loi, opine la présidente de l’organisme, Viviane Michel, en entrevue vendredi. Toutefois, il doit y avoir une reddition de compte quant aux recommandations de l’ENFFADA [Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (Nouvelle fenêtre)], de la commission Viens (Nouvelle fenêtre) et du rapport Rebâtir la confiance (Nouvelle fenêtre).
Onze des 190 recommandations de ce dernier rapport, qui a mené au projet de loi 92, visent spécifiquement ou mentionnent les populations autochtones du Québec.
De faire en sorte que les femmes autochtones soient adéquatement informées – dans leur langue – sur leurs droits et le système de justice, qu’elles soient accompagnées lors du processus judiciaire et qu’elles soient protégées des représailles, tout cela fait partie des enjeux prioritaires identifiés par Mme Michel.
Le manque de confiance envers le système de justice doit également être abordé. Il y a eu de grandes déceptions, laisse tomber Mme Michel. Si on regarde le DPCPDirecteur des poursuites criminelles et pénales suite aux dénonciations des femmes de Val-d’Or, il y avait 37 dossiers, seuls deux ont été retenus, mais on n’a rien fait pour l’entité de la Sûreté du Québec.
Ça a créé une grande méfiance envers le système, et les femmes se disent aujourd’hui : pourquoi dénoncer si nos plaintes ne sont vraiment pas retenues?