Faute de place, des foyers sont obligés de refuser des femmes dans le besoin
Radio-Canada
Dans le sud de l’Alberta, des centres d’hébergement pour les victimes de violence familiale affichent complet. Le marché immobilier très concurrentiel empêche les femmes accueillies de trouver un logement et donc de libérer des places.
Harbour House est le seul foyer pour les victimes de violence domestique à Lethbridge. Il offre 24 lits pour les femmes et enfants qui ont besoin d’un lieu d'accueil.
Ces derniers temps, l’endroit a été tellement occupé que chaque jour des demandes d’hébergement ont été rejetées, des gens ont été transférés dans d’autres foyers ou même logés dans des hôtels, explique Denille Tizzard, la gestionnaire.
C’est difficile. C’est difficile pour le personnel de prendre des appels de détresse, de parler à une femme [...] d’entendre la situation abusive dans laquelle elle est [et de devoir lui dire] "je suis vraiment désolé, mais on n’a pas de place pour vous", souligne-t-elle.
Lorsque des femmes arrivent à Harbour House, le foyer a 21 jours pour les mettre en contact avec les programmes de soutien appropriés et leur trouver un logement de transition adéquat. Mais selon Mme Tizzard, se loger dans la région est tout un défi et les femmes restent donc plus longtemps au foyer.
Le marché immobilier concurrentiel et le manque de logements de transition contribuent au problème, dit-elle.
Cela limite donc le nombre de personnes que le centre peut aider. Mais, avec la pandémie, la violence familiale a augmenté, déplore la responsable.
Entre avril 2019 et mars 2020, le foyer a aidé 317 femmes et 130 enfants. En 2020, sur la même période, alors qu’il fonctionnait à la moitié de sa capacité en raison de la COVID-19, il est venu en aide à 238 femmes et 90 enfants.
Anne, qui est dans la trentaine et mère de deux enfants de moins de 5 ans, est arrivée au centre d’hébergement le 24 décembre. CBC/Radio-Canada a accepté de ne pas utiliser son véritable prénom.