Faut-il conserver ce vieux fonds Hélios de Desjardins?
TVA Nouvelles
Récemment, je mettais le lecteur en garde d’investir dans les fonds distincts proposés par les assureurs. Les protections de capital offertes par ces produits ne justifient pas les frais trop élevés.
À la suite de cette chronique, Johanne s’est demandé si elle devait abandonner le fonds distinct dans lequel elle a mis 63 000 $ en 2010, un contrat Hélios de Desjardins Sécurité Financière assorti d’une garantie de retrait à vie (GRV).
Comme de nombreux Québécois ont investi dans ce type de produit à la fin des années 2000, amenons la discussion ici avec l’éclairage de Denis Perrin, conseiller en assurance et représentant de courtier en épargne collective chez Mica Capital.
C’est Manuvie qui a popularisé les fonds avec GRV (RevenuPlus), imitée rapidement par d’autres assureurs. Ils lançaient un message séduisant : capital, rendement et revenu viager garantis.
Desjardins Sécurité Financière, joueur modeste dans l’industrie de l’assurance vie, a débarqué dans cette arène en 2008 avec une offre agressive : les contrats Hélios. Comment ça marche ?
Ce n’est pas simple : à l’approche de la retraite, on devait y investir une certaine somme d’un coup et ne pas y toucher durant 10 ans. Peu importe la direction du marché, Desjardins garantissait une appréciation du montant investi de 7 % par année (contre 5 % pour les concurrents), non composée, soit 70 000 $ sur 10 ans pour un placement initial de 100 000 $, par exemple.
Comme on trouve à l’intérieur une réplique de fonds commun, l’argent fluctuait réellement en fonction du marché, capital duquel on devait soustraire les nombreux frais (frais de gestion et frais de garanties). Le placement évoluait donc de deux manières, en parallèle : au rythme fictif prévu par les garanties (7 %), qui produit la « valeur protégée », et à la vitesse réelle du marché, moins les frais, ce qui donne la « valeur marchande ». Celle-ci correspond à ce que reçoit le client s’il récupère ses billes.
À certaines dates prévues au contrat, si la valeur marchande dépassait la valeur garantie, le client avait la possibilité d’effectuer une « réinitialisation », c’est-à-dire de hausser la valeur protégée au niveau de la valeur du marché.
L’épargnant ne devait rien retirer durant 10 ans. Au bout de cette période, disons à 65 ans, il commençait à encaisser chaque année 5 % de la valeur protégée, jusqu’à son décès. C’est ça, la garantie de retrait à vie. Elle s’établirait à 8500 $ par année pour une valeur protégée de 170 000 $, pour reprendre l’exemple plus haut.