
Faire sa marque, un tatouage à la fois
Radio-Canada
Une artiste de Saguenay, Gabrielle Munger, trace petit à petit sa marque dans le monde du tatouage, même à l’échelle du Québec. Au fil des années, elle a remporté plusieurs honneurs lors des salons de tatouage auxquels elle participe. Il faut attendre des mois avant de profiter de son expertise.
Celle qui est propriétaire du salon Addik Tattoo de Chicoutimi a développé une expertise dans les dégradés de couleur, une technique qui prend du temps à maîtriser. Grâce à ses dix années d’expérience, elle peut s’adapter au style du client et créer des images qui traverseront les époques une fois tracées sur la peau.
Ses tatouages permettent d’exprimer la personnalité du client, dit-elle, de souligner un événement heureux ou encore immortaliser la mémoire d’un proche décédé.
« Souvent c’est pour célébrer quelque chose ou souligner un accomplissement. Ça nous permet d’échanger et de partager ce moment avec notre client. On peut suivre leur vie à travers ça. »
Dans les cas de disparition d’un proche, elle admet être facilement bouleversée. Je suis une personne assez émotive, ça vient vraiment me chercher. Ça arrive que je pleure, confie-t-elle en entrevue.
Récemment, Gabrielle Munger a décroché trois prix au Salon du tatouage d’Ottawa-Gatineau : une première et une deuxième place pour l’Oeuvre du jour et une deuxième position dans la catégorie Réalisme. L’événement lui a aussi permis de renouer avec d’autres artistes après des mois de pandémie. Elle en a profité pour s’inspirer et observer d’autres techniques.
Au fil des années, elle a été aux premières loges pour constater l’évolution de la technologie. L’arrivée des tablettes électroniques facilite entre autres la création du dessin. L’amélioration des appareils à aiguille améliore aussi le rendu des couleurs et la précision des traits.
La clientèle a aussi changé. Alors qu’à l’époque, les tatouages étaient surtout l'apanage des motards, voilà que les avocats, policiers et enseignants n’hésitent plus à faire décorer une partie de leur corps. Il y a eu beaucoup d’émissions sur le tatouage qui ont amené une éducation populaire, indique-t-elle.
« J’ai l’impression que les gens sont plus critiques, ce qui est une bonne chose. »