
Faillites : les indicateurs au rouge
Radio-Canada
Malgré la pandémie et la crise économique qui a suivi, le nombre de dossiers d'insolvabilité a chuté au cours des deux dernières années. Cependant, avec la fin des aides financières généralisées du gouvernement fédéral à l'automne, les risques de faillite repartent à la hausse.
L’endettement a crû significativement en 2021; les Canadiens ont maintenant une dette de près de 1,77 $ pour chaque dollar de revenu disponible.
Avec Ipsos, la firme comptable canadienne MNP a mis sur pied un indice des dettes à la consommation en 2017. Au dernier trimestre, à la fin de l’année, son indice a reculé de 7 points, à 88, le pointage le plus bas depuis sa création.
Pas moins de 45 % des Canadiens interrogés doutent de pouvoir joindre les deux bouts cette année, une augmentation de cinq points de pourcentage. La proportion de ceux qui se disent préoccupés par leur niveau d’endettement est passée de 38 % à 43 %. Enfin, 46 % des répondants affirment être à 200 $ ou moins de ne pas pouvoir s’acquitter de leurs paiements chaque mois.
Selon les données du Bureau du surintendant des faillites, le nombre de dossiers d’insolvabilité des consommateurs au Canada a chuté de près de 40 % de 2019 à 2021. La Prestation canadienne d’urgence (PCU) et la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) ont certainement soutenu bon nombre de Canadiens, mais les programmes sont arrivés à leur terme à la fin d'octobre.
En novembre 2021, les données montraient d’ailleurs une augmentation de 2,5 % du nombre de dossiers par rapport à une année plus tôt.
Syndic de faillite chez MNP, Frédéric Lachance dit avoir retrouvé à ce jour 80 % de ses activités de 2019. La plupart de ses clients sont issus de la classe moyenne moins nantie, qui peine à faire face à l’inflation galopante au pays.
Si vous êtes serré dans votre budget, dit-il, et que votre panier d’épicerie hebdomadaire augmente de 25 $, ce sont 100 $ par mois que vous n’avez pas, et ça n’arrive plus.
Parmi les raisons ayant aussi contribué à la diminution du nombre de faillites dans les deux dernières années, il faut compter les moins nombreuses occasions de dépenser.