
Face à la pénurie d'eau, la Grèce appelle à «fermer le robinet»
TVA Nouvelles
«Voulez-vous de l’eau? Fermez le robinet». Les avertissements se multiplient en Grèce face à la baisse inquiétante des réserves d’eau au pic de l’été, provoquée par une sécheresse prolongée, mais aussi des défaillances chroniques dans la gestion de cette ressource de plus en plus précieuse, selon des experts.
À 200 km à l’ouest d’Athènes, le lac artificiel de Mornos, principal réservoir d’eau de l’Attique, la région qui entoure la capitale, affiche une diminution de 30 % de ses réserves début juillet sur un an, selon les données de l’opérateur public régional Eydap.
Et l’ensemble des réserves pour l’Attique ont diminué de 24 % sur la même période.
L’Eydap, qui a classé la région en vigilance jaune, invite ses 3,7 millions d’habitants, soit un tiers de la population grecque, à surveiller attentivement leur consommation d’eau.
À Athènes, des appels dans les médias et sur les réseaux sociaux sont diffusés quotidiennement pour sensibiliser la population.
«Quand on ne remplit pas la baignoire pour prendre un bain, on économise jusqu’à 150 litres d’eau», «Fermez le robinet lorsque vous vous brossez les dents», rappelle par exemple l’Eydap.
La pénurie d’eau touche avec acuité des îles touristiques où existent pourtant des unités de désalinisation et de forage pour assurer les besoins d’une population qui grossit l’été.
Sur certaines îles victimes de leur succès touristique, la demande en eau pendant l’été «est parfois cent fois plus importante que l’hiver», affirme à l’AFP Nikitas Mylopoulos, professeur de gestion des ressources en eaux à l’Université de Thessalie.
Cet expert déplore également «une gestion défaillante des eaux en Grèce où les ouvrages hydrauliques manquent» et «le gaspillage fréquent lors de l’irrigation des terres» par les agriculteurs.