Face à des « problèmes majeurs », les travailleurs sociaux tiendront des états généraux
Radio-Canada
L'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec a annoncé samedi la tenue imminente d'états généraux pour faire le point et pour trouver des solutions aux problèmes qui prennent de plus en plus d'ampleur dans ce domaine.
Durant l'année et demie que durera cette démarche, l'Ordre souhaite faire le tour de la province et entendre les témoignages non seulement de travailleurs sociaux mais aussi des autres acteurs concernés, par exemple les organismes communautaires, les milieux autochtones et les centres scolaires.
Avec une surcharge de tâches, les travailleurs sociaux sont souvent incapables de faire leur travail dans le respect du code de déontologie de la profession, a prévenu le président de l'Ordre, Pierre-Paul Malenfant, lors d'un entretien téléphonique. Il a rappelé que 20 000 Québécois sont sur des listes d'attente pour recevoir de l'aide en santé mentale.
« Souvent, on va se retrouver à travailler continuellement en crise, à gérer des listes d'attente plutôt que d'être capables de prendre le temps avec les gens qui ont des besoins pour les accompagner dans la résolution de leurs problèmes. »
Résultat : le métier connaît un « exode des professionnels » dans la mesure où bon nombre d'entre eux quittent le réseau. Pour nous, c'est un signal d'alarme, il faut arrêter cette érosion-là.
M. Malenfant a appelé le gouvernement de François Legault à ne pas oublier le travail social dans son futur plan de refondation du système de santé et de services sociaux.
Dans le budget déposé cette semaine, Québec a annoncé un investissement de 5,2 milliards de dollars en cinq ans à cet effet.
Au cours des dernières années, les budgets ont surtout été concentrés autour du médical, autour de l'hôpital, a dit M. Malenfant.
Pourtant, si on n'investit pas de façon importante en prévention [...], les gens se trouvent à aller consulter leur médecin, se retrouvent aux urgences, alors qu'ils pourraient s'appuyer sur des programmes sociaux de première ligne, de proximité et accessibles.