F1: une publicité délibérément dérangeante sur l’exploitation sexuelle
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Ce n’est même plus un secret, la demande en services sexuels explose pendant la F1. Une importante campagne de sensibilisation auprès de clients potentiels est déployée cette année partout en ville et sur les réseaux sociaux, leur rappelant que payer pour du sexe, c’est interdit.
«Payer pour du sexe est illégal au Canada», indique clairement cette campagne très «graphique», lancée par le gouvernement du Québec, en collaboration avec la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES).
Sur une des affiches, on voit un homme sortant des billets d’argent de la fermeture éclair de son pantalon. C’est choquant, mais le but est de faire passer un message auprès des clients et des touristes qui profitent de la tenue de cet événement populaire pour s’offrir des services sexuels.
En entrevue avec La Presse, la directrice des communications du Y des femmes de Montréal, Isabelle Gélinas, a rappelé que les proxénètes allaient souvent recruter des travailleuses du sexe dans les centres jeunesse, les qualifiant même d’«aimants à proxénètes».
«Les proxénètes vont souvent entretenir la peur de chercher de l’aide chez les femmes et les filles piégées dans l’industrie du sexe, explique Jennie-Laure Sully, organisatrice communautaire à la CLES, par voie de communiqué. À travers cette campagne, nous cherchons aussi à leur passer le message qu’elles ont le droit de s’en sortir et qu’elles ne sont pas criminalisées.»
Sans clients, il ne peut y avoir de prostitution, plaide d’ailleurs la CLES, qui milite depuis 2005 pour un monde sans prostitution aucune.