
Explosion des inscriptions dans les classes d’accueil du Grand Montréal
Radio-Canada
La reprise de l'immigration et, surtout, le retour des demandeurs d'asile au chemin Roxham, à la frontière canado-américaine, ont fait monter en flèche les inscriptions d'élèves allophones dans les écoles du Grand Montréal depuis le début de l'année.
Le plus gros centre de services scolaires du Québec a l'habitude d'accueillir les nouveaux arrivants tout au long de l'année scolaire, mais depuis deux ans, la pandémie avait quelque peu ralenti le flux d'inscriptions.
Dès qu'il y a une reprise au chemin Roxham, on le sent quelques jours, voire quelques semaines plus tard. Sur les 210 enfants qu'on a reçus au mois de mars, le tiers d'entre eux venaient de quatre pays : le Mexique, Haïti, la Colombie et le Brésil, explique le directeur du service de l'organisation scolaire du CSSDMCentre de services scolaires de Montréal, Mathieu Desjardins.
En tout, il y a eu plus de 750 nouvelles inscriptions au CSSDM depuis le début de 2022.
Le nombre de nouveaux élèves allophones en Montérégie augmente aussi. Le Centre de services scolaires Marie-Victorin compte des classes d'accueil dans plusieurs écoles de Longueuil et de Brossard. L'année 2019 était une année record. Depuis la réouverture du chemin Roxham, on a l'impression de reprendre là où on a laissé avant la pandémie, constate Marie-Hélène Mathieu, médiatrice interculturelle.
Le personnel du service d'accueil constate une plus grande fragilité des familles dont les membres ont un statut de réfugié. La pandémie a imposé des détours et des arrêts.
Avec la pandémie, ils sont doublement vulnérabilisés par le fait qu'ils n'ont pas été scolarisés pendant plusieurs mois. Comme bien des réfugiés, ils n'ont pas eu le temps de préparer leur parcours migratoire. Souvent, ils n'ont pas choisi le pays non plus. Quand ils arrivent ici, ils ne s'attendent pas à un hiver si froid, observe Chantale Boutet, directrice adjointe des services éducatifs au CSSMVCentre de services scolaires Marie-Victorin.
Avec un nombre grandissant d'élèves issus de l'immigration, le CSSMVCentre de services scolaires Marie-Victorin a voulu raffiner son réseau d'accueil. Selon l'âge des enfants, une approche hybride permet d'accueillir plus d'enfants directement dans les classes régulières, surtout au début du primaire.
L'apprentissage d'une langue seconde, la francisation est beaucoup plus favorisée en étant à même une classe régulière, explique Mari-Hélène Mathieu. Les plus vieux ont souvent besoin de plus de temps pour apprendre le français avant de rejoindre une classe régulière.