Explosion dans le port de Beyrouth : les Libanais encore en quête de réponses
Radio-Canada
Excédés par le blocage de l'enquête sur l’explosion survenue dans le port de Beyrouth il y a deux ans, des proches des victimes marquent la date anniversaire de l'accident, jeudi, en manifestant. Ceux-ci restent déterminés à poursuivre leur combat pour la justice.
Le 4 août 2020, des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stockées sans précaution dans un entrepôt ont explosé. Bilan : plus de 200 morts, 6500 blessés et des quartiers entièrement dévastés. Sans oublier le traumatisme psychologique.
Il s’agit d'une des plus importantes explosions non nucléaires jamais survenues dans le monde. Mais deux ans plus tard, on ignore encore ses causes exactes et l'identité des responsables dans un pays où règne très souvent l'impunité.
Même si une grande partie de la population l'a imputée à une classe dirigeante en place depuis des décennies, accusée de mauvaise gestion, de corruption et de négligence flagrante.
Il faut une enquête impartiale, approfondie et transparente sur l'explosion, a lancé jeudi le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) Antonio Guterres, faisant écho à des appels d'organisations non gouvernementales (ONG), d'experts et de familles de victimes.
Les proches ont organisé trois marches distinctes en direction du port pour réclamer la relance de l'enquête locale, bloquée par les obstructions politiques.
Des dizaines de silos à grain avaient été touchés de plein fouet par le souffle, mais ils étaient restés debout. Cette semaine toutefois, certains se sont effondrés et d'autres risquent de s'écrouler à la suite d’un incendie survenu au début de juillet.
J'espère que voir les silos tomber donnera aux gens la volonté de se battre avec nous pour la justice, a dit Tatiana Hasrouty, qui a perdu son père dans le drame. Les politiciens font tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter l'enquête.
Cette méga-explosion, ressentie jusqu'à l'île de Chypre, en Méditerranée, située à environ 200 km, est un cauchemar dans l'histoire déjà mouvementée du Liban.