Exploitation minière : Ottawa soutient l’adoption d’un moratoire en haute mer
Radio-Canada
Ottawa plaide en faveur d’un moratoire sur l’exploitation minière dans les eaux internationales, au même moment où une entreprise basée en Colombie-Britannique, qui envisage d’exploiter une partie du plancher océanique entre Hawaii et le Mexique, suscite de fortes préoccupations.
Depuis lundi, les pays membres de l’Autorité internationale des fonds marins, un organisme rattaché aux Nations unies, sont réunis en Jamaïque pour définir un cadre réglementaire à ces exploitations.
Le processus est complexe : ces planchers sous-marins regorgent de métaux et de minéraux convoités par des États et des entreprises, mais ils sont situés au-delà des limites de compétences nationales.
Les ressources minérales des grands fonds marins appartiennent à toute l’humanité, alors c’est un peu délicat, il faut qu’elles soient réglementées, explique Kim Juniper, professeur de biologie marine de l’Université de Victoria récemment retraité et chef scientifique pour l’Ocean Networks Canada, spécialisé sur les écosystèmes des fonds marins.
« Dans les eaux internationales, il n’y a pas de police. Pas de surveillance. »
Plusieurs pays membres demandent l’adoption d’un moratoire pour interdire ces exploitations commerciales en eaux internationales. Ottawa a affirmé lundi qu’il leur emboîtait le pas, après avoir annoncé en février une mesure similaire dans les eaux du Canada.
Dix-huit pays, incluant la France, l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande, ont pris position contre ces exploitations, selon les données de la Coalition pour la conservation des fonds océaniques. L’Autorité est composée de 168 membres.
Dans un communiqué, le gouvernement canadien explique sa position par une absence d’une compréhension approfondie des impacts environnementaux [...] et d’un régime réglementaire vigoureux.
Si ce plancher océanique suscite un tel intérêt, c’est parce qu’il contient des éléments recherchés pour la production de batteries nécessaires à la transition écologique, comme du cobalt, du cuivre, mais aussi certaines terres rares, comme l’explique Kim Juniper.