Existe-t-il un lien entre la COVID-19 et le diabète de type 1 chez les enfants?
Radio-Canada
Auparavant appelé diabète juvénile, le diabète de type 1 (DT1) est généralement diagnostiqué chez les enfants et survient lorsque le pancréas ne parvient pas à produire une hormone appelée insuline. Le corps utilise l'insuline pour permettre au sucre de pénétrer dans les cellules et de produire de l'énergie.
Selon Mélanie Henderson, pédiatre endocrinologue, épidémiologiste et chercheuse au CHU Sainte-Justine, plusieurs études avant la pandémie suggéraient déjà que certains virus seraient un déclencheur de la maladie.
« La notion qu’un virus puisse mettre en évidence un diabète de type 1 chez les personnes prédisposées, ce n’est pas nouveau. »
Le virus lui-même n'est pas la cause du diabète, précise le Dr Rayzel Shulman, un endocrinologue du Toronto Hospital for Sick Children. L'enfant était déjà sur la voie de développer le diabète de type 1 et la maladie a fait pencher la balance.
L'impact de la COVID-19 est sur le radar de plusieurs chercheurs, puisque les études démontrent que le SRAS-CoV-2 peut infecter et attaquer le pancréas, ce qui peut provoquer un diabète chez les personnes qui y sont prédisposées.
D’abord, dans une étude publiée cette semaine dans JAMA Network Open (Nouvelle fenêtre), des chercheurs américains ont analysé les dossiers de santé de 571 256 patients âgés de 0 à 18 ans qui ont reçu un diagnostic de COVID-19 ou d'autres infections respiratoires entre mars 2020 et décembre 2021.
Parmi les enfants ayant été infectés, 123 (0,04 %) ont reçu un nouveau diagnostic de DT1, comparativement à 72 (0,03 %) chez les enfants sans diagnostic de COVID-19. Cela représente une augmentation de 72 % des nouveaux diagnostics.
De plus, dans une autre étude (Nouvelle fenêtre), présentée lors de la réunion annuelle de l'Association européenne pour l'étude du diabète, les chercheurs ont analysé les registres nationaux de santé de 1,2 million d'enfants norvégiens entre le 1er mars 2020 et le 1er mars 2022.
Parmi les 424 354 enfants déclarés positif à la COVID-19, 990 ont reçu un diagnostic de DT1. Ainsi 0,13 % des enfants et des adolescents ont reçu un diagnostic de DT1 un mois ou plus après l'infection au COVID-19, contre 0,08 % chez les enfants non infectés. Il s'agit d'une augmentation de 62 % du risque relatif.