Exempté du port du masque, un autiste est expulsé d’un commerce à deux reprises
Radio-Canada
Certaines personnes sont exemptées de l’obligation de porter le masque dans les lieux publics, parce que leur état de santé ne le permet pas. Mais ce n’est pas une exemption facile à faire appliquer, surtout pour les personnes chez qui le handicap est invisible.
David Richard, atteint du trouble du spectre de l’autisme, s’est retrouvé deux fois plutôt qu’une à devoir ressortir bredouille de la succursale Canadian Tire à Shawinigan sous prétexte qu’il ne portait pas de masque, malgré qu’il soit exempté de l’obligation gouvernementale.
Ce n’est pas écrit dans ma face, et je suis une personne autiste de haut niveau qu’ils appellent. Donc c’est moins visible, beaucoup moins visible. Mais côté mental, c’est lourd. Côté anxiogène aussi, c’est très très lourd, explique-t-il.
La première fois, ils n’ont même pas voulu voir mon papier médical. Ils ont dit : "il n’y a pas de raison de ne pas porter de masque".
Il contacte alors le siège social de Canadian Tire qui lui remet une carte-cadeau pour le dédommager.
Carte en main, il se lance à nouveau. Je commençais à magasiner ce que j’avais besoin et ils ont menacé d’appeler la police. J’ai dit : "faites-le, je suis dans mes droits". Et quand la police est arrivée, j’ai été surpris parce qu’ils m’ont mis dehors. Qu’est-ce qu’elle m’a expliqué, c’est que Canadian Tire c’est une compagnie privée, c’est pas une chose publique comme un hôpital ou un CLSC.
L’entreprise avait-elle tort d’agir ainsi? Pour le professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval Patrick Taillon, il y a deux réponses.