Examen des eaux usées de Saguenay pour mesurer la présence de la COVID-19
Radio-Canada
Depuis juin dernier, un nouvel outil permet à la santé publique d'en savoir plus sur l'évolution de la COVID-19 dans la région. Des échantillons sont ainsi prélevés dans les eaux usées de Saguenay, ce qui permet de quantifier le nombre de particules virales qui s'y trouvent.
Il s’agit de données précieuses pour le Dr Donald Aubin, directeur régional de la santé publique pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Lorsqu'on a la COVID, il y a des particules dans nos selles, alors ça nous permet de les mesurer. [...] Les eaux sont prélevées pendant 24 heures. Elles sont envoyées dans un laboratoire et on regarde s'il y a des particules de virus. On peut voir dans les eaux usées ce qui se passe dans une population. C'est fort intéressant, a exprimé le Dr Aubin.
Les prélèvements dans les eaux usées sont réalisés dans deux stations d'épuration de Saguenay. Les résultats des analyses en laboratoire ont montré une progression marquée du virus entre le 23 juin et le 4 juillet. Puis, la courbe est redescendue, avec quelques fluctuations, jusqu'au début du mois d'octobre.
Présentement, c'est la population qui dit : "Il n'y en a pas, de circulation, donc je prends moins de mesures." Mais si, d'un autre côté, on leur dit que oui, il y en a quand même pas mal, les gens seront plus prudents. Alors c'est important pour le communiquer à la population, a ajouté Donald Aubin.
L'échantillonnage des eaux usées pourrait aussi permettre de déterminer si d'autres sous-variants sont présents dans la région.
On a le moyen de savoir s'il y a un sous-variant ou même une autre pathologie. Par exemple, il y a certaines périodes où il y a des hausses de gastro-entérite. Alors on pourrait voir c'est quel type de gastro. Est-ce qu'il y a une hausse dans un secteur en particulier? se demande aussi le directeur régional.
Ce nouvel outil pourrait même fournir de précieux renseignements sur les drogues qui circulent dans la population.
Éventuellement, ça pourrait nous permettre de voir s'il y a une circulation de substances qui peuvent créer des dépendances et s'il y a des secteurs où c'est pire, a enchaîné Donald Aubin.