
Eveline Hamon, l’égérie de la fransaskoisie n’est plus
Radio-Canada
La Fransaskoise Eveline Hamon s’est éteinte lundi à Regina à l’âge de 64 ans. La femme de Gravelbourg est notamment l’auteure du poème La Fransasque, un texte publié en 1981 qui a contribué à affirmer l'identité fransaskoise haut et fort. Sa communauté se souvient d’une femme engagée.
C’est en bouquinant à la bibliothèque de l’Université de la Saskatchewan que Daniel Fontaine tombe sur le texte d’Eveline Hamon. C’est ce qui m’a parti sur Eveline en tant que personne et qu’artiste.
Il la croisera plus tard, cigarette au bec, en marge d’un événement J'ai alors senti qu’elle avait non seulement un amour pour le français, pour la culture, pour la Fransaskoisie, mais aussi pour la jeunesse. Et moi en tant que jeune, je me sentais tout de suite comme si c'était ma tante, à moi.
Le poème de La Fransasque était un poème auquel je pouvais me référer, pour dire c'est un poème écrit par quelqu'un que je peux côtoyer, d’une personne à laquelle je peux correspondre, ça m’a donné envie d'écrire des poèmes moi-même, confie le jeune artiste.
Ce texte, qui marque l'imaginaire fransaskois, est publié en 1981 dans la revue littéraire de l’Université de la Saskatchewan. En 1982, l’Association jeunesse fransaskoise reprend le titre du poème pour son propre journal.
En 1989, l'Assemblée communautaire fransaskoise s’en inspire à son tour pour créer les prix de la Fransasque qui rendent hommage aux Fransaskois et à leurs alliés. Un honneur dont Eveline Hamon sera récipiendaire en 2016.
« le féminisme et la langue française, c'était des enjeux qui lui tenaient très fort à cœur »
Gregory Bernard, alors l’animateur de l’émission Point du jour de Radio-Canada, y reçoit Eveline Hamon sur une base régulière. C’était une femme de conviction, avec une très forte identité, fière Fransaskoise, fière de son village de Gravelbourg, observe-t-il. Quand on l'avait dans nos tables rondes, elle n'avait pas peur de dire ses positions avec sa voix imposante, mais aussi rassurante.
Le dramaturge Laurier Gareau croise son chemin en 1979, alors que tous deux travaillent pour présenter une pièce de Michel Tremblay. C’était une passionnée du théâtre. Dès l’année suivante, elle se met à écrire des pièces, notamment pour l'Unithéâtre.