Et si une simple pilule permettait de guérir un cancer?
Radio-Canada
L’idée semble trop belle, miraculeuse diront certains. Mais pour le chercheur Luc Berthiaume, biologiste cellulaire à l’Université de l’Alberta, c’est loin d’être le cas.
« Il n’y a rien de miraculeux. Les miracles, ça ne s'explique pas, ce n'est même pas de la magie. C'est simplement le résultat d'années de recherche. C'est le processus scientifique dans toute sa beauté et sa pureté. »
Mais comment cela est-il possible? D’abord, il faut savoir que parmi les milliers d’enzymes produites par nos cellules, deux d’entre elles, la NMT1 et la NMT2, intéressent le laboratoire du professeur Luc Berthiaume.
Si ces deux enzymes sont intéressantes, c’est que les cellules saines les produisent. Mais chez les cellules cancéreuses, on n’en retrouve qu’une seule. Cette faiblesse, le professeur Berthiaume veut l’exploiter. Voici comment.
Quand PCLX-001 entre dans la cellule saine, il se lie à NMT1 pour stopper son action. Heureusement, NMT2 est là pour prendre la relève.
Dans la cellule cancéreuse, il n’y a que NMT1. Absente, NMT2 ne peut prendre la relève. Alors quand PCLX-001 se lie à NMT1, la cellule cancéreuse meurt, car cette enzyme est essentielle à sa survie.
« Notre médicament cible de façon préférentielle les cellules cancérigènes et a l'air jusqu'à maintenant, selon toutes nos évidences scientifiques, d'épargner les cellules normales. »
Ça marche chez la souris, mais chez l’humain, on ne le sait pas. Mais c’est une question de temps, car les vertus de PCLX-001 sont maintenant confrontées à la réalité. Les essais cliniques ont commencé. Soixante patients répartis entre Vancouver, Edmonton et Toronto. Au printemps prochain, Montréal deviendra le quatrième lieu d’essais.
Les volontaires recrutés sont en phase terminale. Tout a été tenté pour les sauver, mais plus rien ne fonctionne.