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Est-ce qu’une bulle immobilière est en train d’éclater?
Radio-Canada
Alors que la Banque du Canada s’inquiète de l’effet d’une récession sur un nombre de plus en plus élevé de ménages très endettés, les gouvernements mettent en place des programmes qui viennent stimuler l’achat de propriétés. La création du CELIAPP et la bonification du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation vont finir par alimenter la demande. Pourtant, le secteur immobilier envoie des signaux préoccupants.
Le marché a été extrêmement fort et c’est vraiment au niveau de l’offre qu’il faut travailler, a déclaré le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, à Zone économie jeudi soir. Les mises en chantier sont en hausse de 50 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années. On a des programmes pour les logements sociaux, pour les logements abordables, des suppléments aux loyers.
Malgré cela, le gouvernement Legault a décidé d’harmoniser ses règles fiscales avec celles du gouvernement fédéral dans la mise en place du CELIAPP, le Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété, un outil créé par le gouvernement fédéral dans son budget présenté en avril dernier.
Ce programme permet aux premiers acheteurs d’injecter 8000 $ par année dans un compte libre d’impôt jusqu’à un plafond à vie de 40 000 $. Les cotisations sont déductibles d’impôt et les retraits, y compris le gain en capital, ne sont pas imposables.
Lorsqu’on stimule un secteur de la demande, c’est certain qu’on a un impact sur l’ensemble de la demande, reconnaît le ministre Girard. Mais, pour lui, en visant les premiers acheteurs, cette stimulation de la demande est tout de même limitée. On se concentre uniquement sur les premières habitations. Et c’est un programme qui est approprié maintenant que le marché se tempère un peu.
Ces soutiens à la demande surviennent alors que la Banque du Canada lance un avertissement quant au surendettement de plusieurs ménages. Nous savons que bien des gens se sont lancés, durant la pandémie, dans l’acquisition d’une propriété plus grande, plus vaste, plus adaptée à leurs attentes, mais à des prix aussi qui les ont endettés pour longtemps. Ces ménages très endettés pourraient bientôt devoir payer des centaines de dollars de plus en versements hypothécaires.
Un nombre croissant de ménages ont contracté de gros prêts hypothécaires pour acquérir un logement, venant ainsi grossir la part déjà importante des ménages très endettés, écrit la Banque du Canada dans sa revue du système financier présentée jeudi.
« En raison des taux d’intérêt plus élevés, certains ménages, surtout les plus endettés, verront leur marge de manœuvre financière se réduire de beaucoup au moment du renouvellement de leur prêt hypothécaire »
Et l’inflation élevée érodera le pouvoir d’achat des ménages si les salaires ne suivent pas. Enfin, les propriétaires – surtout les plus endettés d’entre eux – pourraient ne pas être en mesure de puiser dans leur avoir propre foncier dans l’éventualité d’une correction des prix, lit-on.