Essoufflement chez les médecins de famille
Radio-Canada
Plusieurs patients estriens fréquentant la clinique Jacques-Cartier se retrouveront bientôt sans médecin de famille. Ils ont reçu une lettre les informant que leur médecin souhaite réduire sa clientèle. Ce genre de situation inquiète non seulement les patients, mais aussi la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
La Fédération n’a pas voulu commenter le cas précis de la Clinique Jacques-Cartier, où la méthode employée par le médecin pour sélectionner les patients à délaisser a été dénoncée.
Elle craint toutefois que d'autres cas similaires se reproduisent si rien ne change dans le système de santé. Selon la fédération, la lourdeur de la tâche des médecins de famille rendrait la profession peu peu attrayante pour les étudiants en médecine.
De nombreux postes ne sont d’ailleurs pas pourvus dans la province. La Fédération précise qu’il manque plus de 1000 médecins de famille au Québec. Comme 25 % des omnipraticiens ont plus de 60 ans, les départs à la retraite risquent d'aggraver le problème et de mettre encore plus de pression sur le réseau.
Il y a un pourcentage qui si les choses ne changent pas à court terme, parlent d’abandonner la pratique, de réorienter leur carrière, de retraite prématurée, soutient le Dr Marc-André Amyot, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.
« On est inquiets que cette situation-là se répande, car il y a vraiment de la détresse actuellement de la part des médecins. »
Le président de la Fédération espère qu’une entente récente avec le gouvernement permettra la mise en place de solutions pour réduire la lourdeur administrative. Il souhaite également que d’autres professionnels de la santé puissent aider avec les tâches qui n'ont pas besoin d'être effectuées par un médecin.
De nombreux médecins souhaitant quitter la profession ou réduire leur nombre de patients indiquent par ailleurs avoir du mal à transférer leurs patients à un autre omnipraticien.
Selon le code déontologique du Collège des médecins, un médecin qui réduit sa clientèle doit prioriser un accès aux patients les plus vulnérables et leur assurer un suivi. Dans les faits, ce principe peut cependant être compliqué à mettre en pratique. Des médecins rencontrés par Radio-Canada mercredi demandent des solutions à ce problème.