Erreur dans le dossier de l’ex-juge Delisle : une enquête publique est réclamée
Radio-Canada
Le fondateur du groupe Innocence Canada réclame la tenue d’une enquête publique pour faire la lumière sur l’erreur commise par un pathologiste dans l’affaire de l’ex-juge Jacques Delisle.
L’avocat James Lockyer, qui défend les personnes condamnées à tort depuis de nombreuses années au Canada, croit que le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale doit rendre des comptes.
J’ai mis en lumière cette erreur il y a des années déjà, rappelle Me Lockyer. Et aujourd'hui, les tribunaux en sont venus à la même conclusion.
L’ancien juge Jacques Delisle est maintenant un homme libre après qu’un juge de la Cour supérieure eut statué, vendredi, qu’une erreur a été commise par un pathologiste qui avait pour mandat d’analyser un élément de preuve.
Le laboratoire où travaillait ce pathologiste doit faire l'objet d'une enquête publique, dit-il, parce que, depuis ce temps, rien n’indique que les processus ont été corrigés. Il n’a pas non plus été démontré que le laboratoire a reconnu son erreur, poursuit le fondateur d'Innocence Canada.
Pour James Lockyer, la décision rendue vendredi par le juge Jean-François Émond a le potentiel de faire changer les choses au Québec et au Canada.
J’ai déjà suivi des causes similaires en Ontario, qui ont mené à la création d’une commission d’enquête par le gouvernement provincial, explique l’avocat.
Il donne comme exemple la commission mandatée pour analyser l’affaire du meurtre de Christine Jessop, dans laquelle Guy Paul Morin avait été faussement accusé dans les années 1990.
Depuis ce jour, les procédures en laboratoire – comme il s’agissait d’une erreur en lien avec une preuve d’ADN – sont encore plus surveillées en Ontario, explique Me Lockyer.