Erika Soucy interprète Scénarios pour sortie de crise à La Bordée
Radio-Canada
L'auteure et comédienne, Erika Soucy, joue à La Bordée, jusqu’au 20 novembre. Elle interprète son propre rôle dans la pièce Scénarios pour sortie de crise, une nouvelle œuvre d’autofiction pour celle qui nous a déjà offert Les murailles et Priscilla en hologramme.
Rencontre avec l'artiste.
L’action de votre nouvelle pièce se déroule à Québec. À quel moment l’avez-vous écrite et dans quel contexte?
Erika Soucy : La bougie d'allumage de l'écriture de cette pièce-là, c'est quand mon frère est débarqué chez-moi en 2019, après un certain nombre [...] d’années à vivre dans sa voiture, sans domicile fixe. Il s’est retrouvé à un moment, dans son parcours de vie où il a eu envie de reprendre sa vie en main. Donc, la quête qui s’est imposée à lui, c’était de se trouver un emploi et de se trouver un appartement. Puis, il est venu vivre dans mon sous-sol pendant quatre mois, dans ma maison de banlieue de Québec. Et en 2019, pour moi, c’était une année très joyeuse où j’avais accès à beaucoup de succès. J’étais nominée aux Gémeaux avec Léo, la série sur laquelle j’écrivais. Je faisais beaucoup d’argent aussi parce que j’écrivais pour la télé. Donc, il y avait [...] cette différence de classe sociale au sein de ma maison [...]. J’avais envie de parler de ça, parce que ça me faisait vivre plusieurs émotions. Je dirais même que ça me faisait souffrir. Je ne trouvais pas qu’il faisait pitié, ce n’était vraiment pas ça. C’était plutôt moi. Je me remettais beaucoup en question sur le pourquoi, moi je suis rendue là et lui, il n’avait pas accès à la même chose.
Dans un extrait de la pièce disponible sur le site de La Bordée, on remarque que les personnages n'ont pas de prénoms. Est-ce ainsi dans la pièce?
Erika Soucy : Les prénoms ne sont pas nommés, mais je suis à l’aise de dire que les personnages qui sont sur scène, c’est moi, c’est ma mère, c’est mon frère. Évidemment, en écriture dramatique, il y a une structure qui s'impose. Ce n’est pas exactement comme ça que ça s’est passé, mais tous les parcours de chacun des personnages sont vrais.
Diriez-vous qu’il s’agit de votre texte le plus personnel?