Entrevue avec la sensation Angèle: «C’est important de continuer d’avoir de l’espoir»
TVA Nouvelles
Elle est devenue presque du jour au lendemain une des plus grandes stars de la francophonie musicale. Trois ans après la sortie de Brol, la sensation belge Angèle revient avec un nouvel album, Nonante-Cinq, précédé de l’extrait sous forme de lettre d’amour à sa ville, Bruxelles je t’aime. Elle est aussi la vedette d’un documentaire éponyme sur Netflix et, après son hymne contre les violences sexuelles Balance ton quoi, elle a encore bien des choses à dénoncer. Voici ce qu’elle avait à dire lors d’une entrevue Zoom avec Le Journal.
D’abord, le variant Omicron sème la panique ces jours-ci (notre entretien s’est déroulé jeudi). Es-tu inquiète ?
« Oui, beaucoup. En même temps, ça fait deux ans que nous sommes là-dedans. Jusqu’ici, ça a été catastrophique par moments et on a survécu au chaos. Je pense que nous sommes obligés de faire avec, de nous habituer à des hauts et des bas. C’est important de continuer d’avoir de l’espoir. Je sais que je jouerai tôt ou tard l’album devant public. La question est de savoir quand. Une tournée est prévue en avril et je croise tous mes doigts pour que ce soit possible. Après, évidemment, ça fait peur et c’est ce que j’exprime dans la chanson Plus de sens. Il y a effectivement des moments où je me suis demandé quel était le sens de ma vie s’il n’y a plus les concerts. La rencontre musicale entre un public et un artiste est la raison pour laquelle je fais ce métier. »
Sur Nonante-Cinq, les chansons semblent plus dansantes que sur Brol. Est-ce voulu ?
« C’était une envie parce que ce n’est pas parce qu’on est dans une pandémie qu’on ne peut pas danser et trouver d’autres personnes pour faire la fête. J’ai envie de danser davantage et me projeter dans des moments de joie parce que les textes n’étaient pas forcément ce qu’il y a de plus léger. C’était pour contrebalancer ».
Dans la chanson Tempête, tu dénonces d’ailleurs la violence conjugale.
« Je voulais montrer à quel point les violences domestiques étaient un fléau parce qu’il y a eu une énorme augmentation quand les gens ont été enfermés chez eux. C’est terrible parce qu’il y a beaucoup de reportages, d’images et de témoignages divers et variés qui expliquaient à quel point les choses n’étaient pas mises en place pour sauver ces femmes. Même dans les mentalités, il y avait encore souvent le réflexe de responsabiliser la victime plutôt que de se poser la question comment on peut agir contre ces violences. Je pense que la première façon est d’en parler. Juste le fait d’en parler dans mes interviews, ça peut créer la discussion. »
Crois-tu au pouvoir de la musique pour éveiller les consciences ?
« Je crois au pouvoir de l’art en tout cas. La politique à elle seule ne suffit pas. Pour faire passer des messages, ma musique peut aider. »