Entrevue avec Kent Hughes : l’ère de la flexibilité
Radio-Canada
À défaut d'être dans une ère de croissance prolifique ou d’atteinte de la maturité, le Canadien de Montréal en amorce une sous le signe de la flexibilité. Kent Hughes est limpide : il en est encore à la phase observation et évaluation. Sans vouloir ne se fermer aucune porte.
C’est le luxe qu’il peut se permettre. La patience est de rigueur et les partisans semblent prêts à faire don de la leur à ce club éternellement, dirait-on, en train de vivoter.
Comme il l’a évoqué dans sa rencontre avec Radio-Canada Sports la semaine dernière, après tout, Hughes a encore droit à sa lune de miel, bien conscient que la patience aura éventuellement ses limites. Où se trouvent-elles toutefois? Qui pourrait le dire puisque cette organisation entame une restructuration inédite de son histoire richissime.
Les partisans d’ici sont connaisseurs, assure-t-il.
Ils voient que ç'a pris des années pour Colorado, Pittsburgh ou Boston. Ils ont tous passé par une période de bas avant de monter… et il n’y a pas eu de Coupe Stanley depuis 1993, a-t-il rappelé, comme si besoin était d’un tel souvenir.
Dans cette journée marathon d’entrevues, Hughes est apparu posé, décontracté et, surtout, à l’écoute pendant l’entretien. À la blague, il s’est félicité de ne plus avoir de cheveux sur la tête. Ils ne blanchiront donc pas comme ceux de son prédécesseur.
J’ai parlé avec Pierre Boivin [ancien président de l’équipe, NDLR] à un dîner et je lui ai demandé s’il avait des suggestions pour moi. Il a dit : "Non. Je vais juste te souhaiter une chose : j’espère que tu as la couenne dure." J’espère aussi. On va voir, a dit, amusé, le directeur général.
Avant de digresser, nous dissertions flexibilité. Celle, salariale, qu’il n’a pas. Celle de l’ouverture d’esprit aussi, du choc des idées – c’est son souhait – et aussi, la flexibilité – la souplesse serait peut-être plus juste – de changer d’avis si nécessaire.
Exemple. Hughes maintient depuis son arrivée en poste qu’il ne donnera aucun atout pour se débarrasser d’un contrat ou d’un joueur encombrant. Il s’y est résolument tenu quand il était question d’échanger Jeff Petry : pas de valeur en retour, pas d’échange.