Entre opportunisme et conviction, des entreprises se rallient à la cause autochtone
Radio-Canada
À l'occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, plusieurs grandes entreprises canadiennes ont souligné leur soutien à la cause autochtone. Mais est-ce le cœur qui parle ou le portefeuille?
Selon un spécialiste, cette prise de position, même si elle peut parfois être adoptée de façon opportuniste, doit d'être située dans un contexte où la cause autochtone était jusqu'à récemment globalement délaissée par le Canada inc. Cette réconciliation économique pourrait d'ailleurs s'accélérer, notamment au Québec, où un sommet économique est en préparation.
Pour cette première Journée nationale dédiée aux Autochtones, le 30 septembre dernier, plusieurs entreprises ont mis les petits plats dans les grands. La Banque de Montréal a annoncé des dons totalisant 600 000$ à des organisations autochtones dédiées notamment à la guérison des survivants des pensionnats et de leurs familles ou à la réappropriation culturelle.
De son côté, Telus a officialisé un document d'engagement en matière de réconciliation qui suit les recommandations de plusieurs instances nationales et internationales, dont la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. En novembre l'entreprise dévoilera son plan d'action, mentionne Jacinthe Beaulieu, une des porte-parole de l'entreprise. Il vise entre autres à connecter au réseau haute vitesse et d'ici la fin de l'année 150 communautés en Colombie-Britannique et au Québec.
En 2018, selon le CRTCConseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, seulement 31,3 % des communautés autochtones disposaient d'une vitesse de connexion internet (50/10Mbps) dite minimale. Au Québec, cette proportion était de 44,7 %.
La palme des dons reviendrait aux restaurants Tim Horton's qui indiquent avoir recueilli et redonné plus de 1,6 million de dollars pour les survivants des pensionnats, avec la vente de beignes aux vermicelles orange, la couleur symbolique de la réconciliation.
Aux consommateurs qui doutent de la réelle volonté des entreprises empruntant la voie du soutien aux Autochtones, le professeur associé au Département de marketing de HECHautes études commerciales Montréal Jean-Jacques Stréliski appelle à la bienveillance.