Entrée de la Suède dans l’OTAN, Erdogan exige que son pays intègre d’abord l’UE
Radio-Canada
Les efforts de l'OTAN pour afficher un front uni lors du sommet crucial qui s’ouvre demain à Vilnius ont été sapés lundi par les déclarations chocs du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a posé de nouvelles conditions à l'arrivée de la Suède au sein de l'Alliance.
Le sommet de deux jours, qui rassemble les dirigeants des 31 membres de l'Alliance atlantique, vise d'abord à envoyer un message de soutien fort à l'Ukraine, un peu plus de 500 jours après le début de l'offensive russe.
Arrivé dans la capitale lituanienne en fin d'après-midi, l'homme fort d'Ankara, réélu fin mai pour cinq ans, a rencontré le premier ministre suédois Ulf Kristersson et le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
Mais ses propos ont douché les espoirs d'une sortie rapide de l'impasse dans ce dossier emblématique.
« Ouvrez d'abord la voie à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède tout comme nous avons ouvert la voie à la Finlande. »
Depuis Berlin, le chancelier allemand Olaf Scholz a immédiatement souligné que les deux sujets ne pouvaient être liés. Les négociations entre Ankara et l'UE sont à l'arrêt depuis plusieurs années.
Il y a un an, lors du précédent sommet de l'OTAN à Madrid, il avait fallu des heures de négociations pour arracher au président turc un soutien à l'invitation initiale de Stockholm.
Afin de dissuader Moscou de lancer de nouvelles offensives, Kiev, comme les pays de l'est de l'Europe, réclame une feuille de route claire vers l'adhésion. Cette dernière aurait des conséquences très négatives pour la sécurité européenne, a mis en garde le Kremlin, qui la considère comme une menace.
Sur la question délicate de l'adhésion de l'Ukraine, l'Alliance a annoncé qu'elle allait lever le MAP [Membership action plan], sorte d'antichambre à la candidature à l'Alliance qui fixe un certain nombre d'objectifs de réformes.