
Entente entre les Wolastoqiyik et une entreprise forestière au N.-B.
Radio-Canada
Les chefs de la Première Nation Wolastoqey ont signé une entente de principe avec la forestière AV Group au Nouveau-Brunswick. L’objectif est d’en arriver à une gestion partagée de la forêt qui est sous le contrôle de l'entreprise AV Group, qui possède deux usines de pâte au Nouveau-Brunswick, à Atholville et Nackawic.
L’entente prévoit aussi le transfert d’une portion de territoire, qui sera déterminé après consultation et négociation. Il est aussi question de trouver des possibilités de développement économique pour les six communautés wolastoqey au Nouveau-Brunswick.
Le chef Ross Perley, de la communauté de Neqotkuk, estime que l’entente de principe contient des promesses importantes, comme le retour de terres d'importance historique pour les Wolastoqiyik afin de pratiquer nos traditions et nos droits issus de traités autochtones.
L'entreprise AV Group croit qu’il est possible d’en arriver à une gestion forestière en collaboration avec les Wolastoqiyik. D’ailleurs, c’est l'entreprise qui a initié les discussions pour en arriver à l’entente de principe.
La gestion des terres se ferait à la fois sur celles que possède l'entreprise, ainsi que sur celles auxquelles elle a accès en vertu d’un permis d’exploitation sur les terres de la Couronne. Toutefois, les terres qui seraient transférées sont essentiellement des terres qui appartiennent à l'entreprise, explique Mike Légère, directeur des relations gouvernementales pour AV Group.
C’est pas comme s'ils sont complètement nouveaux à la gestion forestière, ils ont leur propre façon de gérer des forêts, donc c’est ça qu’on veut se sensibiliser un peu et incorporer ça où on peut, où ça fait du bon sens dans nos plans d’opération, explique Mike Légère.
Les détails de la gestion partagée restent à être négociés, mais certaines choses pourraient changer. On prévoit qu’on va avoir une chance de changer la gestion de la forêt, quelqu’un a mentionné les herbicides, qu’il y a un potentiel pour en réduire l’utilisation, au niveau des coupes à blanc, est-ce qu’on peut gérer ça d’une façon qu’on sélectionne les terrains qu’on va couper, est-ce qu’on peut bouger ça d’une façon qui va pas créer un obstacle pour les activités des Premières Nations, explique le porte-parole d’AV Group.
Les représentants de l'entreprise, qui ont participé à l’annonce en présence des chefs wolastoqey, disent qu’AV Group est allé de l’avant, d’une part à cause des valeurs de l’entreprise, mais aussi de la pression populaire, à l’échelle nationale et internationale. Il y a une demande du consommateur pour démontrer, d’une façon réelle, qu’on est engagés avec les Premières Nations, parce qu’on a des opérations sur les terrains qui sont occupés par les Wolastoqiyik, dit Mike Légère.
Les six communautés wolastoqey, qui reprochent depuis des années au gouvernement progressiste-conservateur de Blaine Higgs de refuser de discuter sérieusement, espèrent que la signature d’une entente avec une entreprise privée incitera la province à changer son approche.